Séisme en Equateur : « La population est inquiète »

Pedernales Equateur le 26 avril 2016.
Pedernales, Equateur, le 26 avril 2016. © MSF

Cela fait déjà plus d’une semaine qu’un séisme de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter a secoué l’Equateur, mais ses conséquences continuent de faire trembler la population. De nombreuses familles dorment toujours à l’extérieur de leur maison par crainte des répliques dans les zones les plus affectées. Certains ont improvisé des refuges, ne sachant pas combien de temps ils devront vivre dans des conditions précaires.

Les chiffres officiels à ce jour font état de plus de 650 morts, 48 disparus et plus de 29 000 sans-abris. Les problèmes subsistent pour les personnes qui ont tout perdu durant le tremblement de terre ; principalement pour celles qui se sont réfugiées dans des abris improvisés.

Les très fortes pluies du 23 avril ont laissé de nombreuses familles au milieu de la boue, les poussant à trouver de nouvelles solutions pour éviter de perdre le peu qu’il leur reste : les matelas et les aliments ont été hissés sur les tables en bois, les familles ont recherché de nouveaux endroits pour s’abriter.

Face à cette situation, les équipes de MSF concentrent leurs interventions dans les endroits où l'aide n'est pas encore arrivée. « Les besoins en soutien psychologique ne sont couverts presque nulle part dans les zones touchées, raconte Gloria Pérez, coordinatrice de l’équipe MSF à Muisne. Les répliques du tremblement de terre ont continué ces derniers jours, et cela augmente les symptômes de la population : ils sont inquiets et nerveux. »

Mariana, en Equateur

Mariana avec son mari et sa belle-mère. © MSF

Mariana, 49 ans, vit dans un abri de fortune à Altos de Portete. Elle décrit ses conditions de vie, après avoir survécu au tremblement de terre et avoir perdu sa maison.

« Lorsque le séisme a frappé  l'île de Portete, nous étions tous chez nous. Au départ nous avons senti la terre trembler, mais ensuite c’était comme si elle se dérobait sous nos pieds. Nous avons quitté l’île sur de petits bateaux, puis nous sommes arrivés sur une route et nous sommes dirigés vers Altos de Portete, où nous avons mis en place un abri pour 50 familles. C’est là que nous avons reçu le soutien de psychosocial de MSF, aussi bien pour les enfants que pour les adultes. Ma belle-mère, qui est âgée et a perdu son mari il y a deux mois, se sentait mieux après avoir parlé avec l'équipe. »

Elle poursuit : « Maintenant, j’ai vraiment peur de retourner chez moi, sur l'île. Nous attendons que les autorités reconstruisent nos maisons. Tant qu’ils ne pourront pas garantir notre sécurité, nous ne pourrons pas rentrer. Mon mari et moi tenons un bar sur la plage pour les touristes, mais maintenant nous n’avons plus de travail parce que tout a été détruit et les touristes ne vont plus vouloir venir. »

Activités de MSF à Muisne et Pedernales, dans les zones les plus affectées :

  • 32 consultations psychologiques individuelles
  • 22 sessions de soutien psychosocial avec plus de 360 participants
  • 6 sessions psychologiques de groupes d’une quarantaine de personnes chacune
  • 80 consultations médicales
  • donation d'un kit complet pour blessés à l’hôpital.
  • d’autres donations sont également prévues : kits d’hygiène et de cuisine, matelas, tentes, couvertures et eau.
     

En parallèle, une autre équipe située à Manta a organisé une session de formation avec 27 personnels médicaux de l'hôpital. Une formation de bénévoles a également eu lieu dans les refuges et les centres de santé de Chone. Une quatrième équipe commencera à la fin de la semaine une distribution de kits d'urgence.

Notes

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