Sud-Soudan : s’adapter à une situation mouvante

Carte des différents projets MSF au Sud Soudan
Carte des différents projets MSF au Sud-Soudan

Combats récents et nouveaux déplacements de populations, tensions politiques, pénurie alimentaire, épidémies, manque de personnels et de structures médicales... Autant de facteurs qui rendent la situation des populations du Sud-soudan difficile. Vue d'ensemble des activités déployées par les différentes sections MSF.

Combats à Abyei : les populations déplacées bloquées entre le nord et le sud du Soudan

Populations déplacées

Après les combats d'Abyei survenus mi-mai, près de 60 000 personnes ont fui la région pour les villes plus au sud de Turalei et d'Agok. Une équipe MSF de onze personnes, dont un chirurgien et un anesthésiste, a été envoyée pour venir en aide à ces populations déplacées.
Du matériel chirurgical et de premier secours a été acheminé. MSF a pris en charge 140 blessés dans ces deux villes. A l'hôpital de Turalei, des structures médicales d'urgence sous tentes ont été installées, et les équipes ont prodigué des soins de santé primaires aux populations déplacées.

Malnutrition

La malnutrition reste le problème le plus grave auquel la population déplacée est confrontée. Avant les affrontements, plus de 700 enfants malnourris de moins de cinq ans avaient été admis à l'hôpital d'Abyei. Aujourd'hui, nos équipes continuent de traiter les enfants souffrant de malnutrition sévère à Turalei et Agok. Fin juin, nos équipes ont pris en charge 40 enfants en une seule journée dans le programme nutritionnel de Agok. Dans cette région, le taux global de malnutrition atteint les 25%, plus de 400 enfants souffrant de malnutrition sont actuellement traités.

Zones inaccessibles

Les besoins des populations d'autres zones en cours d'évaluation. Mais en raison de l'éparpillement des populations déplacées et de contraintes logistiques dues à la saison des pluies, MSF ne peut accéder à toute la population. Une autre équipe s'est rendue dans les régions au Nord d'Abyei. Elle a déjà distribué des biens de première nécessité à 670 familles déplacées à Muglad, et apporte un soutien aux structures sanitaires existantes.

Insécurité

De récents affrontements entre forces armées et milices tribales le long de la frontière contestée entre le nord et le sud du Soudan ont provoqué le déplacement de plusieurs milliers de personnes dans la région d'Aweil, capitale du Bahr el-Ghazal. 3 000 kits de biens de première nécessité (savon, jerricans, moustiquaires...) ont été distribués à près de 15 000 personnes.

Pénurie de nourriture

Cette région fait face à une pénurie de nourriture, notamment du fait de l'arrivée de ces nouveaux déplacées, de la rupture des échanges commerciaux avec le Nord Soudan à la suite des affrontements, mais aussi de la période de soudure (moment entre deux récoltes) et des inondations de l'année dernière. Face à cette situation nutritionnelle inquiétante, nos équipes ont ouvert plusieurs centres nutritionnels thérapeutiques début 2008. Depuis février, elle a admis plus de 5 000 enfants atteints de malnutrition.

Paludisme

Concernant le paludisme, nos équipes s'attendent à prendre en charge près de 23 000 personnes. Deux unités de soin pour traiter les cas de paludisme graves ont été mises en place à l'hôpital d'Aweil et à Warawar (province du Nord Bhar el-Ghazar). Trois unités mobiles s'occuperont des cas simples.

A Bor, capitale de l'Etat de Jonglei, après deux années de présence à l'hôpital, MSF a restitué sa gestion aux autorités, mais continue d'apporter un soutien financier et logistique. En 2007, 55 000 personnes ont été soignées dans cette structure.

Soins médicaux

Les soins de santé aux femmes sont une autre priorité. Depuis juillet 2008, MSF est venue en aide à plus de 4 000 femmes en les prenant en charge dans des programmes de soin prénatal dans la région de l'Upper Nile.
Au cours du premier semestre de l'année 2008, le personnel MSF des centres médicaux et des hôpitaux des Etats de Jonglei, de l'Upper Nile et de l'Unity, ont effectué 72 000 consultations, admis 2000 patients et pratiqué 130 opérations chirurgicales.

Interventions d'urgence

Epidémies. Dans cette région, les épidémies de choléra et de méningite sont fréquentes. Dernièrement, nos équipes ont pris en charge une épidémie de choléra à Juba. Deux centres de traitement ont été mis en place depuis début mai. 716 cas ont été traités, et le nombre de malades diminue.
MSF a renforcé sa capacité de réponse aux épidémies grâce à des équipes chargées de surveiller et d'évaluer les risques, et d'intervenir rapidement en cas d'urgence.

Ce travail s'effectue constamment en étroite collaboration avec le ministère de la Santé et les quelques organisations présentes au Sud-Soudan. La criminalité, le banditisme, l'accroissement des tensions liées au désarmement sont autant de facteurs compliquant le déploiement des secours au Sud-Soudan. MSF continue de soigner les populations, de pratiquer la chirurgie d'urgence, mais les besoins, au Sud-Soudan, restent énormes.

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