« Les gens pourraient se retrouver face à des choix inimaginables : rester et n’avoir accès à aucune aide humanitaire ou retourner au Soudan, où ils seraient exposés à davantage de violence, ajoute Audrey van der Schoot. L’assistance humanitaire en cours doit donner la priorité aux besoins des personnes qui finiront par se retrouver bloquées à la frontière. »
En réponse, MSF a démarré un projet d'urgence en collaboration avec les autorités sanitaires de la région de Sila. Grâce à des cliniques mobiles pour les réfugiés soudanais et les rapatriés tchadiens, qui bénéficient également aux communautés d'accueil, les équipes MSF fournissent des soins médicaux dans les sites de déplacés d'Andressa et de Mogororo.
Au cours des trois premières semaines, les équipes MSF ont traité 1 460 patients, dont la majorité sont des enfants souffrant de malnutrition, d'infections respiratoires, de diarrhée aqueuse aiguë et de paludisme, toutes ces pathologies étant associées à leurs conditions de vie précaires. Plus de 300 femmes enceintes ont également reçu des soins.
Les équipes MSF de Sila ont aussi recueilli des récits troublants de réfugiés qui ont fui la localité soudanaise de Foro Baranga et les villages environnants, dans le sud du Darfour occidental, à seulement quelques kilomètres de la frontière tchadienne. La plupart sont arrivés à pied. Les survivants décrivent leur expérience dans un état de choc, ayant été exposés à des niveaux extrêmes de violences, y compris de violences sexuelles, de tortures, d'enlèvements, de recrutements forcés, de pillages, de chantages ainsi que de destructions de biens. Les personnes fuyant le conflit au Soudan ont été détenues et ont subi des extorsions avant de pouvoir entrer au Tchad.