Ces blessés atteignent la ville tchadienne de Goungour, située à une dizaine de kilomètres de Masterei, d’où ils sont ensuite référés par les équipes soignantes du ministère de la santé et de MSF vers l’hôpital d’Adré. Le plus jeune patient reçu a trois ans. Nombreux seraient ceux en état critique restés derrière, dans l’impossibilité de se déplacer vers le Tchad ou d’accéder à des soins médicaux au Darfour occidental, y compris dans la capitale El Geneina où les violences sont particulièrement intenses. « Les réfugiés rapportent du Darfour occidental des scènes de violence très inquiétantes, des hommes armés qui tirent sur les personnes cherchant à fuir à pied, des villages pillés, et des blessés qui agonisent. Les hôpitaux sur place manquent de personnel, d’équipement et d’électricité pour fonctionner, lorsqu’ils n’ont pas été mis hors service par les destructions et pillages » s’alarme Christophe Garnier.
Travaillant à Adré depuis 2021, les équipes MSF sont mobilisées aux côtés des autorités sanitaires tchadiennes pour faire face aux besoins accrus des réfugiés soudanais et de la population qui les accueille. Dans les centres de santé d’Adré, Hilouta et Mahamata, appuyés par MSF, les consultations pédiatriques ont augmenté d’environ 40% la semaine dernière, une hausse en partie liée à l’arrivée de nouveaux réfugiés dans la zone. Les équipes se déplacent également sur des sites où sont rassemblés les réfugiés, comme à Goungour, pour y proposer des consultations médicales et mènent des campagnes de vaccination pour protéger les enfants contre la rougeole. Plus de 30 000 enfants ont ainsi été vaccinés contre la rougeole dans les sites de Koufroun, Diza, Midjiguilta et Goungour. MSF répond également aux répercussions de la crise soudanaise dans la province du Sila.