Tchad - Revue des activités des différentes sections de MSF

Les divers conflits armés qui ont marqué le premier semestre de l'année 2008 au Tchad ont fait craindre une année mouvementée pour le pays. Mais si le second semestre s'est avéré moins tendu que prévu, la situation dans le pays demeure instable. Et l'insécurité continue d'affecter une grande partie de la population et d'entraver le travail des humanitaires.

Les divers conflits armés qui ont marqué le premier semestre de l'année 2008 au Tchad ont fait craindre une année mouvementée pour le pays. Mais si le second semestre s'est avéré moins tendu que prévu, la situation dans le pays demeure instable. Et l'insécurité continue d'affecter une grande partie de la population et d'entraver le travail des humanitaires.


Violences et déplacements de populations

Les affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles, l'insécurité généralisée et le banditisme sont autant de facteurs d'insécurité qui affectent le quotidien de la population. Le conflit qui oppose rebelles et forces gouvernementales a atteint son paroxysme en février, lors du siège de N'Djamena, la capitale. Une équipe chirurgicale MSF a soutenu l'hôpital Bon Samaritain, soignant 126 blessés et réalisant plus de 80 interventions. Une aide d'urgence a également été apportée aux victimes des combats survenus à Ade et à Gozbeïda en avril et en juin.

Dans l'est du pays seulement, quelque 185 000 Tchadiens forcés de fuir leur foyer et environ 250 000 personnes réfugiées du Darfour voisin vivent toujours dans des camps, et rien ne laisse penser aujourd'hui que ces populations pourront retourner chez elles prochainement.

MSF a également apporté une aide médicale de base aux populations vivant dans des camps de réfugiés à Iridimi et Touloum, ainsi qu'à l'hôpital de Iriba et dans le centre de santé de Tine. Plus de 71 000 consultations, 140 interventions chirurgicales et près de 1000 accouchements ont pu ainsi être réalisés. Dans les camps de réfugiés de Arkoum, Farchana et Breijing, plus de 44 300 consultations, incluant une prise en charge nutritionnelle, ont été menées. Une fois passée l'urgence médicale, MSF a été en mesure de passer le relais de ses projets à Farchana, Arkoum, Breijing, en juin 2008 à d'autres acteurs. Elle devrait également être relayée par ses partenaires à Iridimi et Touloum, au cours de l'année 2009.

Cependant, à Adre, Guereda et Abéché, et malgré l'intervention de MSF, l'accès aux soins médicaux pour les Tchadiens et les réfugiés soudanais demeure insuffisant. Dans ces zones, MSF concentre ses efforts sur la santé des femmes et des enfants, et a mis en place un programme de chirurgie pour le traitement des fistules obstétriques. L'organisation continue d'apporter son soutien aux structures de santé à Adre, où quelque 2 400 personnes ont pu être admises. Plus de 56 000 consultations externes ont été menées dans les centres de santé du district de Guereda, incluant Birak, où environ 10 000 nouveaux réfugiés soudanais sont arrivés au début de l'année.

Plus au sud, MSF fournit des soins de santé à quelque 80 000 personnes déplacées et résidents dans les villages de Gozbeïda, Kerfi, et Ade. Les dispensaires mobiles à Kerfi et Ade ont commencé à prendre en charge les patients hospitalisés au début de l'année 2008. Plus de 81 000 consultations ont été menées et 1 700 personnes supplémentaires souffrant de malnutrition ont pu être soignées.

La situation dans le camp de Gassire à Gozbeïda est désormais stable et MSF pourra passer le relais de ses activités dans la clinique du camp à d'autres acteurs en 2009. A Dogdoré, un village isolé dans l'un des districts les plus touchés par le conflit interne, MSF a fournit depuis 2006 une aide médicale aux 27 000 personnes déplacées ainsi qu'aux 3 000 résidents.

En 2008, environ 25 000 consultations de soins primaires ont été menées, quelque 1000 patients ont pu être admis à l'hôpital et 600 enfants sévèrement malnutris ont été admis dans le centre nutritionnel de MSF. De plus, 3000 consultations pré-natales ont été menées et 350 accouchements réalisés. Néanmoins, des incidents de sécurité répétés ont contraint MSF à réduire ses effectifs voire à évacuer tous les membres expatriés de ses projets en octobre.

Au cours de cette période, le personnel national a maintenu les activités médicales de base et les employés expatriés ont pu être de retour au début de l'année 2009.

Soutien aux structures de santé dans le Sud Ouest
Dans le Sud Ouest du pays, MSF continue d'apporter son soutien à l'hôpital de Goré, assurant des soins de santé secondaires à près de 30 000 personnes réfugiées originaires de Centrafrique (RCA) ainsi qu'aux quelque 137 000 habitants que compte le district de Goré. Au total, MSF a assuré 20 000 consultations, admis 4 300 patients à l'hôpital et réalisé 1 000 interventions chirurgicales.

Suite à l'arrivée de quelque 5 000 réfugiés centrafricains, MSF est intervenue de mai à septembre, assurant en urgence un approvisionnement en eau potable, fournissant des consultations médicales primaires et pré-natales ainsi que la vaccination préventive contre la rougeole pour les enfants de moins de cinq ans. Les patients nécessitant des soins secondaires ont pu être référés vers un hôpital du ministère de la Santé situé à proximité.

Par ailleurs, après 25 ans d'intervention, MSF a quitté Bongor en décembre 2008, passant le relais de ses activités à l'hôpital de la ville au ministère de la Santé. Au cours de la seule année 2008, environ 154 000 patients atteints de paludisme ont pu être soignés, 5 815 patients ont bénéficié de consultations médicales et 1 440 accouchements et 850 interventions chirurgicales ont été réalisés.

En 2008, MSF est également intervenue pour répondre à plusieurs épidémies dans tous le pays. Suite à une épidémie de rougeole, ses équipes ont vacciné plus de 11 000 enfants à Goré et environ 15 000 autres à Adré. La population de Abéché a également bénéficié d'une campagne de vaccination au début de l'année 2009.

Médecins Sans Frontières travaille au Tchad depuis 1981.

 

Notes

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