Témoignage d'Esther Orege, patiente séropositive à Ndhiwa, au Kenya

Photo Esther Orege portrait Ndhiwa VIH Kenya
Photo Esther Orege portrait Ndhiwa VIH Kenya © JCNougaret/MSF

A Ndhiwa, sur les rives du lac Victoria, au Kenya, le taux de prévalence du VIH est un des plus élevés au monde. Près d’un quart de la population est séropositive. Un nouveau projet de lutte contre la maladie a démarré en avril dernier, en collaboration avec les autorités et les communautés locales. Esther, patiente séropositive, raconte son histoire.

« Je m’appelle Esther Orege. J’ai 41 ans et cinq enfants. En 2001, quand j’ai découvert que j'étais séropositive, mon mari m'a quittée. J'étais seule, malade et triste, si faible aussi. Puis j'ai rejoint le programme VIH de MSF à Homa Bay et j’ai pu recevoir un traitement antirétroviral gratuit. Mais l’hôpital était loin de chez moi. L’aller-retour me coûtait 400 Shillings (environ 3,5 €) tous les mois, c’est beaucoup pour moi. Heureusement, aujourd'hui, je peux me rendre à pied à l'hôpital de Ndhiwa pour recevoir mon traitement et j'ai seulement besoin de venir une fois tous les trois mois. Maintenant, je suis confiante dans l'avenir, je peux travailler et prendre soin de ma famille ». Ester exprime l'espoir de centaines de milliers de Kenyans qui vivent avec le VIH.

Elle décrit l’accueil des patients porteurs du VIH à l’hôpital de Ndhiwa : « Quand nous arrivons à l’hôpital, le matin, nous nous réunissons et un agent de santé nous donne des conseils sur notre traitement, la nutrition... Ensuite, on nous distribue nos cartes individuelles et nous sommes appelés un par un pour nous peser et faire un point avec un médecin. Il nous questionne sur les changements dans notre état de santé, si nous allons bien, ou si nous avons des problèmes. Maintenant, notre taux de CD4* est contrôlé tous les six mois et les résultats nous sont remis lors de notre visite suivante. Ils mettent à jour nos dossiers et nous recevons nos médicaments à la pharmacie, juste derrière le bâtiment principal. C’est tellement plus facile qu’avant. »

Lorsqu'on l'interroge sur son avenir, elle répond avec un grand sourire : « Je vais vivre longtemps. J'ai une petite-fille et j'espère que je vais voir mon arrière-petite-fille. »

* Les CD4 sont des globules blancs, une composante essentielle du système immunitaire humain. Ils permettent de mesurer la capacité de réponse de l'organisme à l'infection du VIH. En dessous de 500 unités, la personne doit recevoir des antirétroviraux.

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