Selon les autorités thaïlandaises, les départs des réfugiés vers le Laos se font de manière volontaire mais les pressions de l'armée sur les réfugiés Hmongs de Huai Nam Khao sont toujours plus nombreuses et de moins en moins discrètes.
"La pression psychologique exercée sur les familles est très forte. L'objectif est de casser le moral des réfugiés. Les Hmongs finissent par craquer et à accepter les conditions de retour à défaut d'autres espoirs ", explique Gilles, chef de mission en Thaïlande.
De plus, tout est prétexte en ce moment pour des arrestations même pour des événements mineurs. "Ce mois-ci, des personnes ont été arrêtées parce qu'elles jouaient au carte ! ", poursuit Gilles.
Ces personnes sont incarcérées dans le poste de police du district de Khao Kho, où ils restent environ deux semaines avant de revenir dans la partie militaire du camp où les soldats leur demandent de signer les papiers à un départ volontaire sous peine d'être réincarcérés à Khao Kho.
"Sous la contrainte et à bout de nerfs, la plupart des personnes finissent par signer le document", conclut Gilles. Nous considérons que ce sont des rapatriements forcés."
Ainsi, depuis la fin d'année 2008, chaque mois, on estime à 200 le nombre de personnes rapatriées au Laos dont 10 à 15 % seraient des rapatriements forcés - soit 4 à 5 personnes et les membres de leur famille (20 à 30 personnes au total).
Aujourd'hui, on estime à 5000 personnes le nombre de réfugiés encore présents dans le camp.
Dossier spécial exil des Hmongs du Laos en ThailandeRetrouvez notre dossier spécial rassemblant toutes les informations relatives à nos activités auprès de la communauté Hmong en Thailande.