Malheureusement, l'infection des agents de santé est un phénomène auquel nous assistons lors de nombreuses épidémies d'Ebola, ceux-ci étant naturellement les plus à risque de contracter la maladie lorsque des personnes malades viennent à eux pour obtenir de l'aide.
Cette année, en RDC, nous disposions d'un outil supplémentaire contre l'Ebola : un vaccin expérimental. À Itipo, MSF était chargé de vacciner les personnes les plus à risque de contracter le virus, en partenariat avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le ministère congolais de la Santé. Cela inclut non seulement les contacts des cas confirmés d'Ebola et les contacts de ces contacts, mais également les personnes en première ligne dans la lutte contre l'Ebola, les agents de santé, les guérisseurs traditionnels, les chefs religieux locaux et les chauffeurs de mototaxi.
La plupart du personnel de santé que nous avons vacciné était composé d'infirmiers et infirmières. Certains d'entre eux travaillaient complètement seul·e·s dans un poste de santé isolé, d'autres travaillaient en groupes de trois ou quatre dans un plus grand centre de santé. Nous n'avons pas eu à les convaincre de se faire vacciner. Ils avaient peur de la maladie et savaient très bien que l'infirmière en chef d'Itipo venait de mourir de l'Ebola, ainsi que 20 autres personnes dans la région.