En 2012, un nouveau médicament antituberculeux nommé bédaquiline est enregistré auprès de l’autorité américaine des médicaments et constitue une avancée majeure dans la lutte contre la maladie. Couplé à un second médicament, également novateur, il a permis de raccourcir drastiquement le traitement proposé aux patients, de diminuer les effets secondaires et d’augmenter considérablement les chances de survie. Malheureusement, son coût élevé a toujours constitué un frein à son utilisation pleine et massive, notamment dans les pays à faible et moyen revenu.
« L’entreprise Johnson & Johnson avait tenté d’étendre son brevet, au-delà des 20 ans accordés dans ce genre de cas, en faisant valoir un nouveau développement concernant la bédaquiline, poursuit Christophe Perrin. En mars 2023, l’Office indien des brevets a rejeté cette demande de brevet secondaire et ouvert la voie à la fin du monopole de cette entreprise pharmaceutique sur un médicament essentiel. »
Dans la foulée de cette décision, les programmes nationaux de traitement de la tuberculose d’Ukraine et de Biélorussie avaient demandé à Johnson & Johnson d’abandonner ses brevets secondaires dans leur pays et dans d’autres pays fortement touchés par la maladie. D’autre part, l’enquête lancée en septembre 2023 par la Commission sud-africaine de la concurrence, sur les prix élevés des médicaments contre la tuberculose, a ajouté une pression importante sur l’entreprise pharmaceutique qui a finalement renoncé à ses brevets.