Vaccin Ebola : création d'une réserve mondiale pour faciliter un déploiement rapide et une gestion transparente

Un laborantin observe le travail des équipes MSF et regarde notamment comment ils vont réussir à désinfecter le microscope et les outils de son laboratoire. Certains éléments comme le papier seront brûlés car impossible à décontaminer. République démocratique du Congo. 2018.
Un laborantin observe le travail des équipes MSF et regarde notamment comment ils vont réussir à désinfecter le microscope et les outils de son laboratoire. Certains éléments comme le papier seront brûlés car impossible à décontaminer. République démocratique du Congo. 2018. © Alexis Huguet

Un groupe de partenaires humanitaires internationaux dirigé par l'OMS a annoncé la création de la première réserve mondiale du vaccin Ervebo Ebola Zaïre, un élément clé de l'intervention contre l'épidémie d'Ebola la plus importante de l'histoire de la République démocratique du Congo (RDC), qui a pris fin en juin 2020. 

Le vaccin Ervebo Ebola Zaïre a été autorisé en 2019 par l'Agence européenne des médicaments (EMA) et la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, avant d'être préqualifié par l'OMS et approuvé par huit pays africains. Entre 2018 et 2020, il a été déployé en réponse à trois épidémies d'Ebola distinctes en République démocratique du Congo, dont la plus importante de l'histoire du pays. Les données cliniques ont prouvé l'efficacité du vaccin pour protéger les personnes à risque et réduire la transmission du virus.

« La création d'une réserve de vaccins contre Ebola dans le cadre du groupe de coordination international est une étape positive. La vaccination est l'un des moyens les plus efficaces de répondre aux épidémies, déclare le Dr Natalie Roberts, responsable du programme contre les épidémies de la Fondation MSF. Le déploiement d'un vaccin a été l'une des principales innovations dans la réponse aux flambées récentes en RDC. Un stock de vaccins contre Ebola peut accroître la transparence dans la gestion des réserves mondiales existantes et le déploiement en temps voulu du vaccin là où il est le plus nécessaire, répondant ainsi aux préoccupations soulevées par MSF lors de la 10ème épidémie d'Ebola en RDC. » 

La réserve sera hébergée en Suisse et sera gérée par un groupe de coordination international (GCI), dont fait partie MSF, entre autres organisations. Seules 6 890 doses seront initialement mises à disposition pour des ripostes épidémiques et il faudra jusqu'à 3 ans pour atteindre l'objectif de 500 000 doses, quantité recommandée par le Groupe stratégique consultatif d’experts de l’OMS (SAGE) sur la vaccination, pour constituer un stock d'urgence mondial. 

Un travailleur de santé revêt son masque avant d'entrer dans la zone à risque d'un centre de traitement Ebola. Novembre 2018. République démocratique du Congo. 
 © Alexis Huguet
Un travailleur de santé revêt son masque avant d'entrer dans la zone à risque d'un centre de traitement Ebola. Novembre 2018. République démocratique du Congo.  © Alexis Huguet

« Les efforts visant à faire progresser la vaccination contre le virus Ebola doivent maintenant se poursuivre, ajoute le Dr Roberts. Par exemple, la taille limitée de la réserve ne devrait pas être un frein à la poursuite des études sur les stratégies de vaccination les plus appropriées pour répondre aux épidémies d'Ebola à l'avenir. De même, la recherche doit continuer à rendre ce vaccin plus adapté aux contextes dans lesquels les épidémies d'Ebola se produisent, en particulier en progressant vers un produit plus stable ne nécessitant pas une chaîne du froid complexe pour le stockage et le transport. 

Compte tenu du nombre limité de doses actuellement disponibles, il sera important que les partenaires du GCI soient en mesure d'empêcher tout goulot d'étranglement d'approvisionnement et d'obtenir rapidement des doses supplémentaires si une autre épidémie à grande échelle devait être déclarée, poursuit-elle.

Enfin, la création de ces réserves ne doit pas empêcher le développement en cours de vaccins complémentaires et de traitements qui contribueraient davantage à réduire l'incidence et la mortalité liées à cette maladie. »

Notes

    À lire aussi