Les combats menés dans des zones urbaines densément peuplées ont des conséquences catastrophiques pour les civils qui se retrouvent pris au piège entre les lignes de front. « Les patients que nous prenons en charge aux urgences présentent majoritairement des blessures dues aux raids aériens, aux explosions, aux tirs d’obus, aux coups de feu, aux tireurs embusqués ou, plus récemment, aux mines antipersonnel, explique Will Turner, chef de mission MSF au Yémen. À Taïz, les civils paient un lourd tribut depuis le début des combats, il y a environ un an. Et, avec l’intensification des affrontements, la population est encore plus à risque d’être prise au milieu du conflit ».
MSF a appelé à de nombreuses reprises les belligérants à respecter la protection des civils et à des structures médicales. « Nous sommes témoins d’histoires bouleversantes racontées par nos patients et nos collègues, rapporte Will Turner. La maison d'un vieil homme a été touchée par l’explosion d’un obus. Trois de ses enfants ont été blessés, le quatrième restera paralysé à vie. Une mère de famille a été tuée par des coups de feu alors qu’elle recueillait de l’eau pour ses trois enfants. Une famille de six personnes a succombé à un raid aérien qui a détruit leur maison pendant que tous dormaient. Ces incidents ne sont qu’une infime partie de ce que subissent quotidiennement les habitants de Taïz ».
Des rapports indiquent que des hôpitaux ont été récemment endommagés et pris pour cibles par les différents belligérants dans plusieurs quartiers de Taïz, ce qui entrave encore plus l’accès à des soins médicaux d’urgence pour la population.
MSF exhorte - une nouvelle fois - les belligérants à protéger les civils, à faciliter l’accès aux structures médicales pour les malades et blessés, à autoriser l’accès de l’aide humanitaire et médicale et à protéger le personnel et les infrastructures médicaux.
MSF gère et soutient plus de 25 hôpitaux au Yémen. Depuis le début du dernier conflit, en mars 2015, plus de 31 000 blessés de guerre ont été pris en charge dans les hôpitaux gérés par MSF.