Covid-19 : MSF mobilisée à Bamako aux côtés du ministère de la Santé malien

Nathalie, infirmière MSF, en consultation dans le service d’hémato-oncologie au sein du Centre Hospitalier Universitaire du Point G à Bamako, au Mali, en septembre 2019.
Nathalie, infirmière MSF, en consultation dans le service d’hémato-oncologie au sein du Centre Hospitalier Universitaire du Point G à Bamako, au Mali, en septembre 2019.  © Mohammad Ghannam/MSF

Depuis le 22 mars 2020, des équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) prêtent main forte aux soignants du centre de prise en charge des maladies à potentiel épidémique. Il s’agit d’une structure dédiée à la prise en charge du Covid-19 au sein du Centre Hospitalier Universitaire du Point G à Bamako. A ce jour, 15 patients y ont été pris en charge, dont trois dans le service de réanimation et six ayant pu sortir guéris.

« Nous aidons à renforcer la zone de triage à l’entrée de l’hôpital du Point G », explique Foura Sassou Madi, chef de mission MSF au Mali. Les prélèvements sont effectués sur place par l’Institut National de Santé Publique dont les équipes se chargent de les transporter ensuite au laboratoire. « Le temps que les résultats soient disponibles, les patients sont isolés et placés sous observation dans cette zone dont nous souhaitons agrandir la capacité, afin de passer de deux à sept lits », ajoute-t-il. Ceux qui présentent des symptômes et ont besoin de soins médicaux sont immédiatement transférés vers l’unité de prise en charge.

Sept infirmiers et trois médecins MSF, intégrés à l’équipe soignante du ministère de la Santé, travaillent au sein de l’unité de prise en charge. Dix hygiénistes sont également en cours de recrutement. L’unité comprend pour l’instant huit lits, et des travaux sont en cours pour se déployer dans un bâtiment à proximité pouvant accueillir jusqu’à 100 lits.

Des patients atteints de Covid-19 sont également admis à l’Hôpital du Mali et l’Hôpital Dermatologique, où MSF a apporté un soutien technique pour mettre en place le circuit des patients et assurer la prévention et le contrôle des infections.

De l'oxygène peut être délivré aux malades présentant des symptômes sévères de Covid-19, via divers dispositifs comme des concentrateurs d’oxygène, en fonction du volume requis par le patient et des infrastructures disponibles. « A l’hôpital du Point G, il y a notamment une centrale de production d’oxygène. Nous travaillons avec la direction de l’hôpital pour améliorer le débit de cette centrale et mettre en place un réseau d’approvisionnement mural qui permettra de délivrer de l’oxygène directement au lit de chaque patient dans la nouvelle unité de prise en charge », explique Dr Idrissa Compaore, coordinateur médical de MSF au Mali.

Protéger le personnel médical ainsi que les personnes les plus fragiles, telles que celles âgées de plus de 60 ans, ou souffrant de pathologies chroniques, de diabète, de cancer, d’hypertension artérielle ou d’autres problèmes cardiovasculaires, constitue un défi alors que la pression mondiale sur la production de matériel de protection, tel que les masques, augmente. Protéger les équipes médicales contre le risque d’infection au Covid-19 est tout simplement essentiel pour continuer à soigner, et à Bamako cela ne concerne pas seulement l’unité de prise en charge des malades du Covid-19. Au sein de l’hôpital, MSF appuie en effet depuis fin 2018 le service d’hémato-oncologie. « Préserver cette activité est une de nos priorités, c’est-à-dire permettre que les malades atteints de cancer puissent continuer leur traitement et que ceux qui en ont besoin puissent le démarrer. Mais si nous n’avons pas assez de masques et de matériel en stock pour assurer la protection de ces malades particulièrement fragiles et des soignants, cela risque de devenir difficile », déclare Dr Idrissa Compaore.

La lutte contre le virus Covid-19 se déroule aussi à l’extérieur des hôpitaux. Les équipes de MSF appuient celles du ministère de la Santé qui se déplacent dans les différents quartiers de Bamako pour informer la population sur les mesures à prendre pour se protéger du virus et éviter de le propager à son entourage. MSF installe des points d’eau, une trentaine pour l’instant, pour faciliter le lavage des mains aux endroits les plus fréquentés et envisage d’élargir ces activités.

Le Mali a enregistré ses deux premiers malades positifs au coronavirus le 25 mars. Depuis, il y a eu 116 cas avérés, dont 10 décès.

Notes

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