La tuberculose pré-ultrarésistante est résistante aux médicaments antituberculeux les plus efficaces, notamment la rifampicine, pierre angulaire du traitement de la tuberculose, et les fluoroquinolones, une classe de médicaments essentielle dans le traitement de la tuberculose résistante à la rifampicine. Historiquement, la tuberculose pré-ultrarésistante a été soignée avec des schémas thérapeutiques mal tolérés qui durent jusqu’à deux ans et permettent de guérir moins de la moitié des patients. L’essai endTB-Q, qui s’appuie sur les résultats de l’essai clinique end-TB, poursuit le chemin vers l’abandon des traitements longs et toxiques contre la tuberculose pharmaco-résistante. Cet essai est le premier à utiliser une stratégie thérapeutique individualisée, en se basant sur la sévérité de la maladie et la réponse précoce au traitement pour choisir la durée du traitement, six ou neuf mois. L'étude a inclus 323 participants de six pays (l'Inde, le Kazakhstan, le Lesotho, le Pakistan, le Pérou et le Vietnam), garantissant ainsi la pertinence des résultats de cette étude et de cette stratégie pionnières pour diverses populations de patients.
« Ces dernières années, des essais cliniques ont démontré que des traitements plus courts pouvaient être efficaces chez les personnes atteintes de tuberculose difficile à soigner », a déclaré le Dr. Carole Mitnick, de l’organisation Partners in Health, directrice de la recherche pour le projet endTB et co-investigatrice principale de l'étude. « En se concentrant exclusivement sur les personnes atteintes de tuberculose pré-ultrarésistante, endTB-Q permet d’affiner notre compréhension des risques, auparavant sans doute sous-estimés, associés à ces schémas plus courts. Quel que soit le schéma thérapeutique, un soutien solide au traitement et une gestion attentive des effets secondaires restent essentiels à sa réussite. »
« L’antibiorésistance est une menace considérable pour la santé au Pakistan, et la tuberculose pré-ultrarésistante en est une forme particulièrement inquiétante », explique le Dr Naseem Salahuddin, chercheur principal de l’essai endTB-Q au Pakistan. « Le fait de mener l’essai ici nous a permis de tester des solutions là où elles sont les plus nécessaires. »