Les deux villages sont situés dans la région autour de Leer, dans l’état en guerre d’Unity. Bien que MSF ait reçu la confirmation de leurs décès, nous ne connaissons toujours pas précisément les circonstances durant lesquelles ils ont été tués.
En mai, Médecins Sans Frontières a été forcée d’évacuer tout le staff international des hôpitaux de Leer alors que les combats s’intensifiaient dans l’état d’Unity. Les membres du personnel sud-soudanais, parmi lesquels Gawar Top Puoy et James Gatluak atpieny, ont cherché refuge avec leurs familles dans les marais environnants pour échapper aux combats en cours. Malgré le fait qu’ils soient eux-mêmes déplacés, beaucoup continuent à soutenir les activités de MSF, en transportant des sacs de médicaments pour soigner les civils et en informant les gens sur les cliniques mobiles de MSF dans la zone.
« Nous sommes profondément choqués et attristés par la perte brutale de nos collègues, a témoigné Tara Newell, coordinatrice d’urgence MSF. C’est une indication du niveau actuel de violence à laquelle sont exposés les gens qui vivent dans l’état d’Unity aujourd’hui ».
Plusieurs membres du personnel qui travaillaient à Leer sont actuellement portés disparus et à la fin du mois de juillet, un autre travailleur humanitaire de MSF a été blessé par balle au visage lors d’une attaque sur le village de Dablual.
L’hôpital de MSF a Leer n’a toujours pas repris ses activités. Il s’agissait de la seule structure médicale secondaire pour environ 200 000 personnes. La suspension des services de santé en cours par d’autres acteurs dans la région sud de l’état à la suite des combats signifie que bon nombre de personnes au sud d’Unity n’ont plus accès du tout aux soins de santé.
Une équipe mobile de MSF composée de trois membres du staff internationaux est présente dans la région depuis un mois et tente d’offrir des soins de santé de base malgré les combats en cours. Ils gèrent une petite clinique dans la ville de Leer, ou voyagent à pied ou en canot pour atteindre les populations déplacées qui se sont réfugiées dans les marais environnants. Ils traitent des patients souffrant d’infections respiratoires, de diarrhée, de paludisme ainsi que certains cas de violences sexuelles. Ils voient des blessés de guerre presque chaque jour.
Ce dernier mois, l’équipe de MSF, qui ne comporte qu’une seule personne avec une formation médicale, a stabilisé plus de 50 personnes blessées par balle. Il s’agissait entre autres d’une petite fille de trois ans blessée par un tir à la jambe ainsi que d’une femme enceinte gravement touchée aux deux jambes et à la main droite durant une attaque distincte. L’enfant qu’elle portait n’a pas survécu.
« La situation est désespérée. Les attaques en cours, les meurtres et les violences sexuelles perpétrés sur des civils par des acteurs armés dans l’état d’Unity doivent cesser, affirme Tara Newell. Les personnes qui ont dû quitter leur maison et village devraient pouvoir se déplacer en toute sécurité pour chercher de l’aide, là où elle est disponible ».
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