La malnutrition touche 195 millions d'enfants dans le monde. Elle entraîne des retards de croissance, des troubles cognitifs et une plus grande vulnérabilité à d'autres maladies. Cette pathologie intervient dans au moins un tiers des huit millions de décès annuels d'enfants âgés de moins de cinq ans.
De très nombreuses familles dans le monde ont un accès difficile à la nourriture. Elles n'arrivent donc pas à survenir aux besoins de leurs enfants en termes d'aliments riches en protéines animales et autres nutriments essentiels, tels que des œufs ou du lait. Aujourd'hui, les programmes internationaux d'aide alimentaire fournissent, pour la plupart, des mélanges de maïs et soja qui ne contiennent pas les nutriments dont les jeunes enfants ont particulièrement besoin.
« Nous n'oserions jamais donner à nos propres enfants les aliments envoyés aujourd'hui en Afrique Subsaharienne et en Asie pour les enfants malnutris qui sont les plus vulnérables », affirme le Dr Christophe Fournier, président du Conseil international de MSF. « Cette politique de "deux poids deux mesures" doit cesser. Les pays du G8, principaux bailleurs de l'aide alimentaire internationale, ont un rôle fondamental à jouer pour que cela change. Si les chefs d'État souhaitent vraiment réduire la mortalité maternelle et infantile, ils doivent absolument revoir les éléments clés de l'aide alimentaire à l'échelle mondiale. Nous savons aujourd'hui ce dont ont besoin les enfants, il s'agit maintenant de le leur donner. »
Cette amélioration de l'aide alimentaire offerte aux jeunes enfants va demander des investissements significatifs. La Banque mondiale estime que 12 milliards de dollars seraient nécessaires chaque année pour lutter efficacement contre la malnutrition dans les pays les plus touchés. Mais dans le climat actuel d'austérité économique, les montants alloués par les bailleurs de fonds sont insuffisants, variables et ne s'inscrivent pas sur la durée. Il est nécessaire de prévoir des financements durables par le biais de mécanismes financiers novateurs, à l'instar de la taxe sur les transactions financières proposée par des membres de l'Union européenne.
La rencontre du G8 coïncide avec le début d'une « période de soudure » particulièrement difficile dans le Sahel. La plupart des pays de cette région est confrontée à des taux croissants de malnutrition infantile. MSF mène des interventions nutritionnelles d'urgence, et renforce celles déjà en place, au Burkina Faso, au Tchad, au Niger, au Mali et au Soudan.
En 2009, MSF a pris en charge 208 000 enfants atteints de malnutrition aiguë sévère dans ses programmes. Bien que ce chiffre représente à peine un pour cent des 20 millions d'enfants malnutris estimés dans le monde, il constitue néanmoins plus de 15 pour cent des 1 200 000 enfants qui ont pu recevoir un traitement.