Guinée : MSF livre à la Croix-Rouge Française un centre de traitement Ebola

MSF a transformé cette station de bus en centre de traitement d'Ebola et le transfère maintenant à la Croix Rouge Française. Octobre 2014 Julien Rey/MSF
MSF a transformé cette station de bus en centre de traitement d'Ebola et le transfère maintenant à la Croix-Rouge Française. Octobre 2014 © Julien Rey/MSF © Julien Rey/MSF

Ce vendredi 14 novembre, Médecins Sans Frontières remet à la Croix-Rouge Française le centre de traitement Ebola tout juste construit à Macenta, dans l’Est de la Guinée. MSF se félicite de l’implication de nouveaux acteurs dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola. Le nombre de patients demeure en effet très important, particulièrement dans l’Est du pays. Si MSF a construit la clinique et formé le personnel, c’est désormais la Croix-Rouge qui prendra en charge la gestion de la structure.

Dans l’Est de la Guinée, l’épidémie d’Ebola est toujours loin d’être sous contrôle. Ainsi, la semaine dernière,  92 nouveaux patients ont été admis au Centre de Traitement Ebola (CTE) de MSF à Guéckédou. Il s’agit du nombre d’admissions le plus important depuis le début de l’épidémie. Environ 70% des patients Ebola traités par MSF à Guéckédou proviennent de préfectures se situant plus à l’Est, comme N’Zérékoré, Kérouané et Macenta. Jusqu’à présent, aucun centre de traitement n’existait dans ces préfectures.

« Il y a un besoin évident d’acteurs de terrain supplémentaires dans la lutte contre Ebola en Guinée, déclare Marc Poncin, directeur des programmes Ebola de MSF en Guinée. Depuis des mois, nous demandons à d’autres acteurs de s’impliquer, et sommes donc très heureux que la Croix-Rouge Française se joigne aujourd’hui à la guerre contre Ebola. Macenta est l'un des foyers principaux de l’épidémie et le CTE de la Croix-Rouge y jouera probablement un rôle crucial. »

Depuis la mi-août, MSF gérait déjà un centre de transit à Macenta. Les patients susceptibles d’être infectés par le virus Ebola effectuaient un test diagnostic, et étaient redirigés en cas de résultat positif vers le centre de traitement Ebola MSF de Guéckédou. Sur les trois derniers mois, 212 patients ont ainsi été référés de Macenta à Guéckédou.

Tout en gérant ce centre de transit, MSF a donc construit un CTE neuf pour la Croix-Rouge. Dans un premier temps, 45 lits seront disponibles, avec possibilité d’extension à 70 lits.

« La construction du CTE a été un gros projet pour MSF, affirme Michele Telaro qui coordonnait à la fois le centre de transit et la construction du nouveau centre. Mais nous faisons plus que livrer un centre « clef en main » à la Croix-Rouge. Nous avons aussi formé des membres de son personnel national et international dans nos centres de Conakry et Guéckédou, et une part importante du personnel MSF du centre de transit de Macenta s’apprête à travailler désormais avec la Croix-Rouge. »

MSF ne quittera pas Macenta immédiatement. Si le centre de transit sera fermé pour des raisons évidentes, MSF continuera de fournir un soutien technique à la Croix-Rouge pendant encore 4 semaines. La nécessité pour MSF de rester à Macenta sera ensuite réévaluée.

Le centre de Macenta n’est pas l’unique nouveau centre de traitement en Guinée. Le Prpgramme Alimentaire Mondial et le ministère de la Santé guinéen mettent actuellement en place de nouvelles structures, notamment dans d’autres foyers importants de l’épidémie comme à N’Zérékoré.

Toutefois, construire de nouveaux CTE ne suffira pas en soi à stopper l’épidémie d’Ebola. Le personnel qui y  travaillera aura besoin d’être correctement formé pour pouvoir les gérer. Par ailleurs, d’autres activités, comme les actions de sensibilisation, le suivi des cas contacts, et la surveillance épidémiologique doivent également être renforcées.

« Un centre de traitement sans personnel formé serait inadapté et pourrait même être dangereux, rappelle Marc Poncin. La formation est donc cruciale. Par ailleurs, les centres de traitement ne sont pas des solutions miracles. Les exemples de Guéckédou et du Lofa (Liberia), où l’épidémie d’Ebola est en train de fléchir, montrent qu’une approche globale est capable de réduire considérablement l’épidémie d’Ebola, à condition d’être correctement mise en œuvre ».

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