Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme, le mois de janvier 2024 a été le plus violent depuis plus de deux ans, avec au moins 806 personnes tuées, blessées ou kidnappées dans le pays. La situation s’est détériorée par la suite et depuis le 28 février, Port-au-Prince est en proie au chaos, avec des dizaines de blessés reçus par les structures médicales d’MSF.
« Quand on est père de famille et qu'on regarde une fillette de deux ans qui arrive et qui est blessée par balle, c'est vraiment choquant. Quand on regarde aussi des écoliers qui passent et qui n'ont rien à voir avec les groupes armés, qui se font tirer dessus et qui ont des balles dans le corps, c'est vraiment choquant », témoigne un autre membre du personnel MSF travaillant dans le pays.
Ces statistiques alarmantes soulignent la sombre réalité dans laquelle la population haïtienne tente de survivre, avec un nombre d’homicides ayant doublé entre 2022 et 2023. Les enlèvements ont également augmenté de 83% sur la même période, selon le rapport du Secrétaire Général de l’ONU. L'ampleur réelle de la violence pourrait être bien plus importante, comme le montrent les résultats d'Epicentre, qui dépassent de loin les chiffres officiels : en 2023, plus de 4 700 victimes d’homicides ont été recensées dans le pays (4), alors que le nombre de morts violentes dénombrées dans le cadre de l’enquête d’Epicentre dépasse les 2 300 pour Cité Soleil uniquement, dont la population ne représente que 9% de celle de la capitale haïtienne.