« Moise était notre collègue, notre ami, et il est devenu aujourd’hui une victime de plus de la violence chronique en Haïti », s’insurge Aline Serin, responsable de MSF en Haïti. « Il travaillait à l’hôpital de MSF à Tabarre qui prend en charge les urgences médicales vitales uniquement basées sur la sévérité des blessés que nous recevons. »
L’hôpital de Tabarre a été rouvert par MSF en novembre 2019 alors que la ville était traversée par des mouvements de protestation en réaction à la crise politique, institutionnelle, économique et sociale qui perdure aujourd’hui en Haïti. Depuis sa réouverture, MSF a pris en charge 2 200 patients dont 65% sont victimes de cette violence chronique qui touche Port-au-Prince. Ces chiffres ne représentent qu’une partie des nombreuses victimes quotidiennes de l’insécurité dans le pays.
« Que peut encore espérer la population haïtienne, quand l’insécurité devient la norme, quand on risque sa vie en allant travailler ou en sortant de chez soi ? », dénonce Aline Serin. « Cette violence ordinaire, indiscriminée, normalisée est insupportable ».
Le 25 mai au soir, Moise a été transporté de toute urgence à l’hôpital dans lequel il travaillait à Tabarre, mais il était décédé à son arrivée. L’histoire de Moise est un exemple de plus de cette violence chronique qui touche la population de multiples façons dans la capitale haïtienne.