Irak : de nombreux blessés de guerre, dont des femmes et des enfants, soignés dans l’hôpital MSF de Mossoul Ouest

Une petite fille blessée à la jambe par une explosion près d'une ligne de front est référée vers un autre hôpital après avoir été stabilisée par MSF à Mossoul Ouest. @Jacob Kuehn/MSF
Une petite fille, blessée à la jambe par une explosion près d'une ligne de front, est référée vers un autre hôpital après avoir été stabilisée par MSF à Mossoul Ouest. @Jacob Kuehn/MSF © Jacob Kuehn/MSF

Le conflit et la violence extrême dans la ville assiégée de Mossoul, qui prennent la forme d’attentats, de bombardements, d’attentats suicides et de tirs par balle, ont des effets meurtriers sur les résidents de la vieille ville.

Moins de deux semaines après l'ouverture d’un hôpital dans l'ouest de Mossoul, l'un des deux seuls fonctionnels dans cette partie de la ville, MSF a soigné plus de 100 patients pour des blessures liées à la guerre, dont plus de 25 enfants et 20 femmes. L’association craint toutefois qu’une petite partie seulement des habitants ne puisse avoir accès à temps à une aide médicale et que beaucoup d'entre eux meurent sur le champ de bataille.

« Tous les jours, nos équipes soignent des patients qui viennent de la vieille ville, explique Stéphanie Remion, coordinatrice d’urgence MSF pour Mossoul Ouest. Il est difficile de mettre des mots sur l’histoire des épreuves que nos patients ont endurées et qu’ils nous ont racontées. Nous voyons des patients souffrant de blessures liées à la guerre, très diverses. Cela peut être des blessures causées par des éclats d'obus, des balles et des explosions, mais cela peut être aussi des brûlures et des fractures dues à l’effondrement de bâtiments. En dépit des efforts considérables déployés par le personnel des postes de stabilisation sur les lignes de front et par les chauffeurs d'ambulances, le nombre de patients que nous recevons est relativement faible par rapport aux milliers d’habitants qui peuvent être bloqués dans la zone de conflit. Notre plus grande crainte est qu’une grande partie des cas les plus urgents ne meurent sur le champ de bataille, faute de pouvoir accéder à une aide médicale vitale. »

Le 23 juin, jour de l’ouverture de l’hôpital qui est situé à un peu plus de trois kilomètres de la ligne de front, les équipes MSF ont pris en charge 18 blessés, dont un en danger de mort immédiate et sept qui risquaient de mourir s’ils ne recevaient pas de soins médicaux. Le 1er juillet, les équipes ont de nouveau reçu un afflux de plus de 20 blessés de guerre, dont la plupart étaient des femmes et des enfants. Tous les jours, les équipes MSF continuent de recevoir des patients souffrant de diverses blessures de guerre. Sur les plus de 100 blessés de guerre soignés par MSF à Mossoul Ouest, 13 patients sont arrivés avec des blessures les mettant en danger de mort immédiate et plus de 50 risquaient de succomber à leurs blessures s’ils ne recevaient pas de soins.

Pour les quelques milliers de personnes qui sont encore bloquées dans vieille ville de Mossoul, la vie est devenue une lutte quotidienne pour survivre, ont raconté des patients pris en charge par MSF.

« Ma petite fille est morte de faim et j’ai dû enterrer un autre de mes petits fils. Deux de mes petits-enfants : l’une est morte de faim et l’autre a été tué par un tir de mortier. Je les ai mis ensemble  dans la même tombe… Je les ai enterrés dans le jardin, raconte une femme âgée après son arrivée à l’hôpital. Nous avons passé trois jours sans eau. L’eau que nous buvions [dans la vieille ville] n’était pas bonne, nous avions la diarrhée à chaque fois qu’on en buvait… Le bruit des explosions était terrifiant et nous étions affamés. »

« Chaque jour, des gens mourraient à cause des bombardements aériens et des tirs d’obus. Nous ne savons pas d’où ils venaient. J’ai perdu près de la moitié de mon poids. Je pesais 90 kg et je n’en fais plus que 50, raconte à MSF une femme de 74 ans qui a fui récemment la vieille ville. Nous essayions de convaincre les enfants de manger du concentré de tomate, nous faisions cuire de la farine dans de l’eau… Le riz que nous mangions était si sale que même les animaux ne pouvaient le manger. »


Depuis l’ouverture de l’hôpital à Mossoul Ouest, MSF a pris en charge plus de 200 patients souffrant de blessures liées à la violence ou d’autres pathologies médicales. Les équipes opèrent les blessés de guerre, font des césariennes, assistent les accouchements simples, dispensent des soins post-opératoires, prennent en charge les patients dans une salle d’urgence et disposent d’une salle pour trier les blessés à leur arrivée. Au total, MSF offre des soins médicaux aux populations touchées par la crise dans huit projets situés dans la ville de Mossoul ou aux alentours.

Notes

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