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Gaza : un rapport de MSF dénonce la campagne
de destruction totale menée par Israël

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Israël doit mettre fin au déplacement forcé de la population du nord de Gaza

Bombardements sur la Bande de Gaza, Octobre 2023
Bombardements sur la Bande de Gaza, Octobre 2023 © MSF

Les ordres d'évacuation israéliens, émis le 7 octobre, pour plusieurs zones du nord de Gaza, poussent des dizaines de milliers de personnes à fuir vers le sud, alors que la zone est la cible de frappes aériennes et d'une offensive terrestre. Dans ce dernier déplacement massif forcé, les habitants de Beit Hanoun, Jabaliya et Beit Lahia ont été intimés de se rendre dans la zone dite humanitaire, surpeuplée, située entre Al-Mawasi et Deir Al-Balah, où un million de personnes vivent déjà dans des conditions déplorables. La zone reste également peu sûre pour les civils et les travailleurs humanitaires, les forces israéliennes continuant à la frapper de manière répétée.

Ces évacuations massives forcées et les bombardements de certains quartiers par les forces israéliennes transforment le nord de Gaza en un désert invivable et vident de fait le nord de la bande de Gaza de toute vie palestinienne. Depuis le 1er octobre, aucune aide humanitaire n’a été été autorisée à entrer dans la zone et les camions commerciaux sont bloqués.

MSF demande aux forces israéliennes de revenir sur les ordres d’évacuation, de mettre fin au déplacement forcé de la population et d'assurer la protection des civils. Elles doivent aussi autoriser de toute urgence l'entrée dans le nord des fournitures humanitaires dont la population a désespérément besoin.

« Tout à coup, on m'a dit que nous devions quitter le nord », raconte Mahmoud, un gardien de Médecins Sans Frontières (MSF), qui a quitté Jabaliya la nuit pour trouver refuge dans un logement de MSF dans la ville de Gaza. « Nous avons quitté notre maison dans le désespoir, sous les bombes, les missiles et l'artillerie. C'était très, très difficile. Je préférerais mourir plutôt que d'être déplacé vers le sud ; ma maison est ici et je ne veux pas partir. »

Les forces israéliennes ont également demandé l'évacuation des trois principaux hôpitaux du nord de la bande de Gaza, l'hôpital indonésien, l'hôpital Kamal Adwan et l'hôpital Al-Awda. Selon le ministère de la santé, 317 patients sont encore hospitalisés dans ces structures qui fonctionnent au minimum de leurs capacités. Parmi eux, environ 80 sont en soins intensifs et sont incapables de se déplacer. Ces trois hôpitaux, ainsi que ceux qui restent partiellement fonctionnels dans la bande de Gaza, doivent être protégés à tout prix. 

La clinique MSF de la ville de Gaza a reçu 255 patients sur les seules journées de dimanche et lundi, alors que les possibilités d'accès aux soins se réduisent de jour en jour. Pour certains, il est impossible d'accéder aux quelques structures de santé existantes. Nos équipes entendent des témoignages faisant état de blessés décédés parce qu'ils n'avaient pas pu se faire soigner.

Parmi les personnes confrontées à des ordres d'évacuation dans le nord, sept membres du personnel de MSF ont réussi à trouver un abri dans la ville de Gaza. Cinq autres restent bloqués à Jabaliya, où les forces israéliennes mènent une offensive terrestre.

« Ces derniers déplacements vont transformer le nord en un no man’s land tout en aggravant la situation dans le sud où sont entassées plus d’un million de personnes. L'accès à l'eau, aux soins de santé et à la sécurité est déjà quasiment inexistant, et il est impossible d'imaginer que d'autres personnes puissent s'installer dans cet espace. Les gens ont été soumis à des déplacements sans fin et à des bombardements incessants au cours des 12 derniers mois. Cela doit cesser maintenant », déclare Sarah Vuylsteke, coordinatrice de projet de MSF à Gaza. La situation sanitaire déjà catastrophique est encore plus préoccupante à l'approche de l'hiver. 

Bien que les autorités israéliennes aient récemment déclaré une petite expansion de la zone dite humanitaire dans le centre de la bande de Gaza, elle reste soumise à des ordres d'évacuation et à des bombardements israéliens réguliers.

L’armée israélienne doit de toute urgence mettre fin aux ordres d'évacuation dans le nord de la bande de Gaza. Le massacre de la population de Gaza doit cesser maintenant et un cessez-le-feu immédiat et durable doit être mis en œuvre.

Notes

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