Paris, le 15 décembre 2001.
Les médecins et les
psychologues MSF présents sur le terrain constatent l'augmentation du
nombre de familles palestiniennes exposées à la violence et qui n'ont
pas accès à un suivi médical régulier. L'isolement et les violences
quotidiennes engendrent chez les adultes comme chez les enfants des
syndromes dépressifs et des chocs post-traumatiques.
Plus d'un
an après le début des affrontements, la réalité quotidienne des
populations civiles confrontées à la violence est extrêmement
préoccupante. Les obstacles à l'accès au soin sont de plus en plus
nombreux. En raison des limitations de mouvements imposées pour des
raisons de sécurité à la population palestinienne par l'armée
israélienne, pour certaines familles, il est le plus souvent impossible
de se rendre dans les structures médicales palestiniennes ou d'avoir
accès à un médecin. Le personnel de santé palestinien rencontre lui
aussi des difficultés importantes pour avoir accès aux structures
médicales ; et les ambulances ne peuvent pas circuler librement.
Ces
derniers jours, les opérations militaires menées par l'armée
israélienne dans les « zones A » (en principe sous le contrôle exclusif
de l'Autorité Palestinienne), à Ramallah, Jenine, Naplouse, Tulkarem,
Qalquilya, Hebron et Bethlehem, sont d'une extrême violence. On
constate un accroissement des troubles physiologiques et psychologiques
déjà patents depuis 14 mois : accentuation des pathologies chroniques
ou antérieures par le stress, états dépressifs aigus, colères,
angoisses, troubles du sommeil ou de l'alimentation.
La
poursuite des violences exercées contre les familles palestiniennes et
le climat de terreur dans lequel elles vivent, génèrent des états de
stress et de peur panique très intenses, conduisant incontestablement à
une accumulation des traumatismes et en un éternel recommencement du
traitement thérapeutique. Cette terreur s'exprime principalement de
nuit, dans les maisons qui se trouvent en bordure des colonies juives
ou des routes exclusivement utilisées par les colons. Sous des
prétextes sécuritaires, des quartiers entiers sont criblés de balles
puis méthodiquement passés au bulldozer. Les familles qui refusent de
partir se retrouvent enclavées, limitées dans leur mouvement, coupées
de leur réseau social. Leur préoccupation au jour le jour est de savoir
quand viendra leur tour...
L'association s'inquiète, ainsi
qu'elle l'a souligné dans deux rapports publiés récemment (voir le site
MSF www.paris.msf.org ), de la dégradation permanente des conditions de
vie des familles palestiniennes dans les zones de Cisjordanie ou de la
bande de Gaza les plus exposées aux violences ou la cible des
opérations militaires actuelles de l'armée israélienne. Cette
aggravation, liée à la durée, la récurrence et à la radicalisation du
conflit, ajoute au sentiment d'insécurité de ces familles et à leur
désespoir.
Pour faire face aux conséquences de l'Intifada d'Al Aqsa, Médecins Sans
Frontières (MSF) a lancé, en novembre 2000, des activités de soins
médicaux et psychologiques dans les Territoires palestiniens de
Cisjordanie (à Hébron) et de la bande de Gaza.
Cette
intervention médicale en situation de guerre permet d'offrir des soins
à des familles palestiniennes exposées de manière régulière et
fréquente à des évènements potentiellement traumatiques en rapport avec
le conflit. Elles vivent pour la plupart dans les zones les plus
touchées par la violence, à proximité des lieux d'affrontement, des
installations de l'armée israélienne et des colonies juives.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter :
- à Jérusalem, Marie-Hélène Jouve au 00 972 2 656 61 32
- à Paris, Christine Marcilly au +33 (0)1 40 21 28 97