« À l’heure où l’île de Lampedusa déclarait l’état d’urgence face à l’afflux de 7000 personnes migrantes en un jour, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonçait vouloir renforcer la surveillance à la frontière franco-italienne à travers le déploiement d’une « border force », conjuguant forces de sécurité intérieure, douanes et militaires, ainsi que des drones. Des annonces particulièrement inquiétantes qui marquent la volonté du gouvernement français de poursuivre une politique sécuritaire, violente, coûteuse et inefficace.
Augmenter la surveillance de la frontière et « prévenir les départs » depuis les pays d’origine, comme suggéré par le ministre Darmanin et son homologue italien, n’empêchera pas les personnes de chercher à se déplacer, mais les exposera à davantage d’exploitation par les réseaux de traite d’êtres humains et de risques. Les mesures prises à la frontière franco-britannique en sont la preuve : les contrôles et les coûteux moyens sécuritaires déployés n’ont pas empêché une augmentation significative des traversées vers les côtes anglaises ni évité les naufrages.