« La veille de mon agression, le président tunisien a lancé un appel à la population à travers un discours public à la télévision et à la radio contre les Noirs africains. C’est à ce moment-là que tout a changé », explique Boniface. Un même changement ressenti par Fatima*, 32 ans : « Avant que le président ne parle, nos conditions de vie en Tunisie étaient déjà mauvaises. Quand il a parlé en disant que les Noirs devaient repartir, tout a empiré. »
Certains faits de violence précèdent en effet février 2023, comme en témoigne Boniface : « Après mon arrivée en Tunisie en octobre 2022, des hommes armés m'ont kidnappé et emmené sur un chantier de construction. Ils m'ont battu pendant 12 jours. J'ai été torturé avec une batte de baseball tandis que mes mains et mes pieds étaient attachés avec une longue corde. Ils ont tourné des vidéos et les ont envoyées à ma famille pour obtenir une rançon. »