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Madrid - 23 janvier 2009 - Si le sommet de l'ONU sur la crise alimentaire, qui se tient la semaine prochaine à Madrid, n'aboutit pas à des propositions concrètes pour mettre en œuvre et financer la lutte contre la malnutrition, 55 millions d'enfants de moins de cinq ans continueront d'être en danger.
Alors que les prix des denrées alimentaires de base sont redescendus aux niveaux de 2006, la malnutrition infantile - causée par le manque d'aliments riches en nutriments, vitamines et minéraux - continue à tuer près de 10 000 enfants chaque jour.
Aujourd'hui, il est possible de soigner la forme la plus meurtrière de la malnutrition à l'aide d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi. Pourtant, seul un enfant sévèrement dénutri sur dix reçoit ce traitement adapté, officiellement recommandé par les Nations unies. Il est urgent que tous les enfants qui en ont besoin puissent en bénéficier.
« Pour que le sommet de Madrid débouche sur des résultats concrets, Ban Ki-moon et José Luis Zapatero doivent demander une réforme de l'aide alimentaire et la création d'un nouveau mécanisme pour aider les 50 pays les plus touchés à combattre la malnutrition infantile », déclare Stéphane Doyon, responsable de la nutrition pour la Campagne d'accès aux médicaments essentiels de MSF.
Malgré les progrès scientifiques dans le domaine de la nutrition, l'essentiel de l'aide alimentaire se compose encore de bouillies à base de céréales comme le mais ou le riz, l'équivalent d'une ration de pain et d'eau. Cela ne répond pas aux besoins nutritionnels minimaux des enfants entre six mois et trois ans, particulièrement vulnérables à une étape critique de leur croissance.
« Les gouvernements nationaux, les pays donateurs et l'Organisation mondiale de la Santé doivent de toute urgence réformer les politiques et créer des financements pour mettre en place de nouvelles normes de l'aide alimentaire, explique Olivier Longué, directeur général de ACF Espagne. Nous ne pouvons pas continuer à fournir une aide alimentaire que nous donnerions pas à nos propres enfants. »
L'utilisation d'aliments nutritifs adéquats pour les jeunes enfants va avoir un impact direct sur le coût des programmes nutritionnels. MSF et ACF estiment que 3 milliards d'euros sont nécessaires immédiatement pour s'attaquer efficacement à la malnutrition aiguë dans le monde.
« Ceci est un bon investissement. Si nous distribuons aux jeunes enfants une nourriture appropriée, des millions d'entre eux n'atteindraient jamais le stade de la malnutrition sévère, celui où le danger de mort est le plus élevé, explique Olivier Longué. Sans un engagement concret contre la malnutrition, les Objectifs du Millénaire pour le Développement 1 et 4, visant respectivement à réduire le nombre de personnes souffrant de la faim et la mortalité infantile, ne seront jamais réalisés. »
Malgré un plan d'action mondial élaboré par les Nations unies en juillet dernier, il n'existe toujours pas de mécanisme pour soutenir les pays dans la mise en place de programmes nutritionnels performants.
« Quand un pays en développement veut s'attaquer au VIH-Sida ou au paludisme, il sait à qui s'adresser pour un soutien technique et financier. Aujourd'hui, il n'existe pas de mécanisme similaire pour combattre la malnutrition infantile », déplore Stéphane Doyon.
En 2006 et 2007, MSF et ACF ont traité plus de 380 000 enfants malnutris.
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Note aux rédacteurs :
Lorsque les émeutes de la faim ont mis en évidence l'impact dramatique de la hausse des prix alimentaires dans le monde, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a mis sur pied un groupe de travail sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire.
Lors du dernier Sommet mondial sur la sécurité alimentaire en juin 2008 à Rome, les dirigeants du monde entier ont promis 12,3 milliards de dollars (USD) pour lutter contre la faim. Pour l'heure, ils n'ont déboursé qu'un milliard. Dans l'histoire récente des appels de fonds mondiaux, c'est le plus faible ratio de concrétisation des promesses de dons.
En juillet 2008, le groupe de travail sur la crise alimentaire mondiale a publié un plan d'action, intitulé Cadre Global d'Action. L'objectif du sommet à Madrid, qui se tiendra les 26 et 27 janvier sous les auspices du Premier Ministre espagnol, José Luis Zapatero, est d'assurer le suivi de ce plan d'action.
Pour plus d'informations ou des demandes d'interview, veuillez contacter :
Julie Damond (01 40 21 27 94) ou Rémi Vallet (01 40 21 28 67), chez MSF à Paris ;
Stephan Grosse Rueschkamp (+41 79 293 02 70), à Madrid