En mars 2013, des groupes rebelles formés dans le nord du pays et réunis en une coalition, la Séléka, prennent le pouvoir à Bangui. Cette troisième guerre civile qui débute fait alors basculer le quotidien de milliers de familles dans la peur et la lutte pour leur survie.
Aux pillages et aux exactions de la Séléka répondent bientôt les représailles des milices anti-balaka, des comités d’autodéfense constitués de villageois et d’anciens soldats, tandis que se déploient Casques bleus et militaires français. À Bangui et dans l’ouest du pays, une partie de la population de confession musulmane, d’ethnie peule ou assimilée aux combattants de la Séléka en déroute, est prise pour cible : elle est enclavée, pourchassée, tuée et forcée à l’exil.
Dès lors, où mettre les siens à l’abri ? Comment s’adapter, comment continuer à faire famille au cœur de la guerre ? Et comment reconstruire dans les moments de répit ?
Ces dix dernières années, les exactions comme les alliances politiques ont évolué au fil des secousses qu’a connues la Centrafrique. La contre-offensive militaire du gouvernement, appuyée par des supplétifs russes, a permis à l’État de reprendre le contrôle des principales villes et routes du pays. Repoussés en périphérie et affaiblis, les groupes armés conservent néanmoins des capacités de nuisance, et les deux camps sont régulièrement accusés d’exactions.
En 2023, près de 3 000 personnes, en grande majorité centrafricaines, composent les équipes de Médecins Sans Frontières dans le pays. Elles proposent de nombreuses activités médicales : pédiatrie, chirurgie traumatologique ou encore la prise en charge du VIH/Sida. Chaque année, environ 900 000 consultations sont réalisées à travers ces projets, en partenariat avec les autorités de santé.