Le nombre d'enfants malnutris a atteint un niveau
anormalement élevé pour cette période de l'année. Cette situation déjà
alarmante en janvier se dégrade rapidement. Médecins Sans Frontières
appelle les autres acteurs de l'aide à se mobiliser.
Depuis le début de l'année, plus de 3000 enfants sévèrement malnutris ont été admis dans le programme de prise en charge de la malnutrition de Médecins Sans Frontières dans la région de Maradi, à l'est du Niger.
Dès
le mois de janvier 2005, soit trois mois après la fin des récoltes, le
nombre d'enfants admis était anormalement élevé durant cette période de
l'année. Cette situation alarmante s'est rapidement dégradée pour
atteindre un nombre d'admissions trois fois supérieur à celui
enregistré à cette même période les années précédentes. Les familles
souffrent déjà de la pénurie alimentaire alors que les prochaines
récoltes sont prévues en octobre. L'état nutritionnel va continuer à se
détériorer si aucune action n'est entreprise rapidement.
Pour
répondre à l'afflux de nouveaux cas, Médecins Sans Frontières a déjà
ouvert un deuxième centre nutritionnel dans la région de Maradi et
prévoit l'ouverture d'un troisième dans la région de Tahoua. D'ici un
mois, plus de 500 lits permettront l'hospitalisation des cas les plus
graves. Un réseau de 13 points de consultations est parallèlement mis
en place pour le suivi médical et nutritionnel des enfants dont l'état
de santé permet le maintien à domicile.
Pour faire face à cette
urgence, Médecins Sans Frontières adapte son programme et augmente ses
capacités de réponse. Au total, 20 000 enfants sévèrement malnutris
doivent être pris en charge dans les centres de nutrition et les points
de consultations. En outre, des distributions de rations alimentaires à
leur famille sont en cours d'organisation. 850 tonnes de nourriture
comprenant des aliments thérapeutiques et des rations familiales ont
déjà été commandées. Les premières 40 tonnes sont déjà arrivées à
Niamey.
A titre de comparaison et pour mesurer la gravité de crise,
Médecins Sans Frontières a soigné 30 000 enfants malnutris en 2004 dans
l'ensemble de ses programmes à travers le monde.
Les enquêtes
nutritionnelles menées dans les régions de Maradi et de Tahoua
permettront de mesurer plus précisément l'ampleur de la pénurie
alimentaire. Mais, d'ores et déjà, des moyens supplémentaires pour
répondre à cette crise sont nécessaires et Médecins Sans Frontières
appelle tous les acteurs de l'aide à se mobiliser. Ses activités auprès
des enfants malnutris et des familles n'auront un impact que si des
distributions générales de nourriture sont d'urgence organisées pour
les populations des régions les plus affectées.