« Depuis le 19 septembre, le Sea-Watch 4 n'a pas pu naviguer ni reprendre ses opérations ; le bateau a été pris au piège, a déclaré Béatrice Lau, cheffe de mission MSF. Au moins 80 personnes, et peut-être beaucoup plus, ont perdu la vie en Méditerranée centrale depuis que le navire a été immobilisé. Des centaines d'autres ont été renvoyées de force en Libye, où elles sont exposées à la torture et à des exactions. »
Pour MSF, qui respecte les contrôles de sécurité dans les ports, la décision des autorités italiennes apparaît motivée par des raisons politiques et repose sur une interprétation infondée du droit maritime et des règlements de sécurité, avec pour seul objectif l’entrave aux opérations de sauvetage en mer du Sea-Watch 4. Après une inspection de 11 heures à bord du Sea-Watch 4 en septembre, les autorités portuaires italiennes ont ordonné l’immobilisation du navire sur la base d’une liste d’irrégularités dont certaines sont soit trop mineures pour justifier le blocage d’un navire soit tout simplement impossibles à traiter.
Les autorités italiennes ont par exemple relevé le fait que le Sea-Watch 4 a transporté 354 personnes, à la suite d’opérations de sauvetage et de transfert, ce qui dépasse la capacité maximale prévue pour les équipements de sauvetage présents à bord du navire. Une telle interprétation des règles de sécurité ne tient pas compte du fait que les opérations de sauvetage font partie des devoirs des capitaines de navire, qui ont l'obligation de fournir une assistance aux personnes en détresse en mer, en vertu de la Convention internationale sur la recherche et le sauvetage en mer.