450 jeunes évacués
Depuis le 4 avril 2023, plus de 700 adolescents étrangers arrivés en France seuls et sans famille dormaient dans une école désaffectée du XVIᵉ arrondissement de Paris. Hier soir, face aux conditions de vie insalubres et à l'absence de solutions proposées par les pouvoirs publics, les jeunes et les associations qui les accompagnent au quotidien ont décidé de manifester en occupant la place du Palais Royal avec leurs tentes pour demander une mise à l’abri digne de ce nom. Se défaussant de leurs responsabilités, les autorités ont répondu avec une évacuation du campement improvisé en éparpillant les jeunes et en les poussant à quitter le lieu par la force et avec violence. Aucune mise à l’abri ne leur a été proposée.
Depuis la dernière mise à l’abri en décembre, la situation des mineurs non accompagnés n’a pas changé et les associations qui les encadrent au quotidien ont continué à assurer leur accompagnement médical, psychologique, social et juridique afin qu’ils puissent accéder à leurs droits. « Les associations ne peuvent pas compenser l’inaction des autorités qui au lieu d’assurer la protection de tous les enfants, organisent le naufrage de l’accueil des mineurs étrangers. Le 2 juin, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a appelé la France à prendre des mesures urgentes concernant la maltraitance et la négligence des enfants privés de milieu familial et des enfants migrants. L’inertie et la réponse des autorités face à la situation dramatique des mineurs non accompagnés est intolérable. Nous continuons à demander à la France de respecter le principe de présomption de minorité et d’ouvrir des places d’hébergement supplémentaires pour accueillir ces jeunes », affirme Euphrasie Kalolwa, responsable du plaidoyer pour MSF.