Nord de Gaza / Paris, le 9 octobre 2004.
Depuis le 28 sept 2004 et le début de l'opération "Jours de Pénitence"
dans la bande de Gaza, les équipes médicales de Médecins Sans
Frontières sont dans l'impossibilité totale d'accéder à leurs patients
résidant dans le centre et le sud de la zone.
Depuis, et en
dépit des demandes répétées aux autorités israéliennes, nos équipes
n'ont reçu aucune autorisation officielle pour atteindre ces zones et
leurs habitants. Aujourd'hui encore, Gaza est coupée en trois parties
et l'accès à nos patients est strictement impossible.
En outre,
les membres de MSF, de même que toute la population de cette zone, sont
soumis à une violence directe. A Beit Hanoun, un de nos employés, ainsi
que sa famille, ont été bloqués dans leur maison partiellement
détruite, tandis que l'armée détruisait leur voiture et tuait leur
bétail. La famille (qui n'était pas ciblée en tant que membre de MSF) a
été visée alors qu'elle tentait de fuir. Pendant ce temps, les
autorités compétentes assuraient à MSF que les tirs et les destructions
allaient cesser. En dépit de ces assurances, l'attaque s'est
poursuivie.
L'autorisation d'évacuer la famille a été refusée à
MSF et celle-ci a dû s'enfuir vers une maison voisine, tout aussi
menacée. Nos équipes n'ont reçu l'autorisation de l'évacuer que 48
heures plus tard.
Depuis juillet dernier, les autorités concernées
sont pourtant prévenues officiellement de la présence de membres du
personnel MSF dans cette zone.
Depuis le déclenchement de
cette opération, MSF reçoit quotidiennement de nombreux appels des
populations enfermées à Beit Hanoun, Beit Lahia, et Jabalia, demandant
une aide urgente en nourriture, eau potable ou médicaments. Ces trois
zones sont, depuis le 28 septembre, totalement isolées du reste de la
bande de Gaza, et tout mouvement y est interdit.
Les autorités
médicales de la zone ont demandé aux psychologues MSF de réaliser des
débriefings d'urgence auprès de leur personnel médical. Cela n'a pas
encore été possible, les hôpitaux subissant aussi des tirs. Depuis huit
jours, les équipes MSF, qui ont la capacité d'apporter une aide
médicale et nutritionnelle d'urgence aux familles qu'elles suivent, en
sont réduites à attendre un éventuel feu vert de l'armée israélienne.
A nouveau, MSF demande l'accès à ses patients dans la bande de Gaza.