« Un mensonge répété ne devient pas une vérité!, réagit Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations chez MSF. Le gouvernement français reprend à son compte la campagne de dénigrement menée par le gouvernement italien pour liquider les secours en mer Méditerranée et condamner des milliers de gens à la noyade ou au retour dans l’enfer carcéral libyen ». La situation qui attend les personnes ramenées en Libye est effroyable, comme en témoignent régulièrement les équipes MSF et des Nations unies présentes sur place. La non-assistance à personne en danger a été instaurée de fait en mer Méditerranée, et même l’opération européenne Sophia ne dispose plus de moyens maritimes.
« Ces mensonges colportés par M. Castaner et repris par plusieurs acteurs politiques en France sont non seulement graves, mais ils masquent surtout le cynisme et la complicité active de la France, à l’instar d’autres pays européens, dans l’organisation d’un système abject de renvoi et de maintien à tout prix des réfugiés et migrants en Libye », s’indigne Pierre Mendiharat.
La réelle complicité aujourd’hui, elle est à chercher du côté de la délégation aux garde-côtes libyens de l’entière responsabilité de coordonner des secours en mer dans une vaste zone de la Méditerranée, y compris dans les eaux internationales. À terre, les rescapés retournent à un environnement extrêmement violent où le meurtre, la torture, la détention arbitraire, font partie des risques quotidiens. Des combats sont actuellement en cours à Tripoli, la capitale.