J'ai regardé autour de moi et il y avait une vingtaine de personnes, toutes en train de prendre des affaires et de marcher jusqu'aux voitures qui attendaient. La petite fille m’a dit : "On va vivre dans une maison à Tripoli !" Je n'avais aucune idée de l'endroit où ils allaient - peut-être que ça valait mieux pour eux que d’être détenus indéfiniment dans un centre de détention. Je me suis accrochée à cette idée même s'il y a aussi un risque de travail forcé et de trafic humain. Cela arrive souvent, et à tout le monde - hommes, femmes enceintes et bébés.
Je connaissais leurs noms et leurs visages ; j'avais établi une relation avec ces gens, car nous nous étions occupés d'eux au fil du temps. Nous allions dans un centre de détention un jour, et le lendemain, ils n’y étaient plus. Ils avaient disparu dans la nuit. Certains me disaient : "S'il vous plaît, envoyez-moi à l'hôpital, car sinon je ne pense pas que je serai là demain."