Paris, le 28 novembre 2008 - Sur dix enfants porteurs du VIH/sida, neuf n'ont pas accès à des traitements anti-rétroviraux.
Pour Médecins Sans Frontières (MSF), gouvernements et bailleurs doivent rapidement augmenter les capacités diagnostiques et de traitements pour les enfants.
Les plus affectés sont les jeunes enfants nés avec le virus. Sans traitement, la moitié d'entre eux mourront avant leur deuxième anniversaire.
Alors que près de 1,9 million d'enfants auraient besoin d'un traitement anti-rétroviral, seuls 200 000 ont aujourd'hui accès aux médicaments dont ils ont besoin.
MSF appelle les gouvernements et bailleurs de fonds à étendre les capacités diagnostiques et augmenter considérablement l'utilisation de médicaments pédiatriques en combinaison à dose fixe - une formule qui associe plusieurs médicaments en un seul comprimé.
« Grâce à l'introduction de ce comprimé facile à utiliser, nous avons pu augmenter considérablement le nombre d'enfants mis sous traitement anti-rétroviral dans nos projets, explique le Dr Tido von Schoen-Angerer, directeur de la Campagne d'accès aux médicaments essentiels de MSF.
Il est possible de traiter les enfants atteints du sida. Nous demandons aux gouvernements et bailleurs de faire preuve de plus d'ambition et de ne plus abandonner à leur sort la majorité des enfants malades du sida. »
Dans les pays riches, le nombre d'enfants infectés par le virus a été drastiquement chuté grâce à la mise en place de programmes efficaces de prévention de la transmission de la mère à l'enfant.
Le VIH chez l'enfant reste un problème qui touche principalement les pays les plus pauvres. Ainsi, les laboratoires ne sont pas incités financièrement à développer des tests diagnostiques plus simples d'utilisation, ou de nouveaux médicaments contre le sida pour les enfants.
Ces cinq dernières années, près de 10 000 enfants de moins de 15 ans ont démarré un traitement par anti-rétroviraux au sein des programmes MSF, 4 000 d'entre eux ont moins de 5 ans.
« Aujourd'hui, le traitement est possible, mais nous avons besoin de plus d'outils diagnostiques et de traitements adaptés aux enfants. La plupart des médicaments n'existent qu'en version pour adulte, poursuit le Dr. Tido von Schoen-Angerer.
Les laboratoires pharmaceutiques doivent aujourd'hui mettre au point des formules pédiatriques facile à utiliser pour les différents médicaments VIH. Sinon, c'est aux gouvernements qu'il appartiendra de les y obliger. »
Le manque de diagnostics simples entrave l'accès aux soins des enfants, car la détection de l'infection est un préalable indispensable pour commencer un traitement précoce. Aujourd'hui, la seule méthode diagnostique existante pour les enfants de moins de 18 mois est un test complexe et coûteux, basé sur l'ADN.
La grande majorité des enfants sont infectés par le VIH au cours de la grossesse, au moment de l'accouchement ou pendant l'allaitement. Les efforts pour prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant sont indispensables. Et les 2 millions d'enfants vivant actuellement avec le virus doivent avoir accès à un traitement adapté.
Pour plus d'informations : Julie Damond, +33 1 40 21 27 94 ou + 33 6 76 22 02 79