En janvier de cette année, environ 75 enfants ont été admis chaque semaine pour malnutrition sévère dans ce centre géré par MSF. Début avril, le chiffre est passé à près de 150 par semaine, soit deux fois plus qu'il y a un an.
La malnutrition n'est pas un phénomène nouveau à Maiduguri, où des années de conflit et d'insécurité ont conduit à une situation humanitaire critique. De nombreuses personnes ont été déplacées et vivent désormais dans des conditions précaires dans des sites informels, au sein de communautés d'accueil ou en transit dans des camps de détention.
Le nombre de patients traités par MSF pour malnutrition sévère a explosé en 2022, avec plus de 8 000 enfants hospitalisés pour des soins nutritionnels intensifs. À cette époque, un enfant sur sept provenait du camp de détention de Hajj, mis sur pied par les autorités pour les anciens membres des groupes d'opposition armés, leurs familles et ceux qui vivaient sous leur contrôle. Nombre d'entre eux sont arrivés dans ce camp de transit dans un état de santé précaire qui s'est aggravé en raison des conditions de vie difficiles sur place.
La fin de l'année 2021 a vu la fermeture des camps officiels de personnes déplacées et la réduction de l'aide humanitaire et alimentaire. En plus des conditions de vie qui sont extrêmement difficiles, certains des déplacés sont soumis à des restrictions de mouvement, ce qui les empêche de gagner leur vie ou de cultiver leurs terres. Plus récemment, la vulnérabilité des populations s’est aggravée du fait de la pénurie d'argent liquide qui a suivi le changement de la monnaie nigériane à la fin de l'année 2022, et à la destruction récente de certains marchés à Maiduguri.