Comme de nombreux autres, les adolescents qui occupent ce campement sont en recours auprès de juges pour enfants d’Ile-de-France pour faire valoir leurs droits à une protection par l’Aide Sociale à l’Enfance, qui agit sous la responsabilité des départements.
Cette protection leur a été refusée à l’issue de premiers entretiens menés par les départements. Or, ces évaluations de minorité et d’isolement sont souvent conduites de façon expéditive, sans interprète et ne tiennent pas compte d’éventuels documents d’identité. Elles comportent ainsi une grande marge d’erreur. A titre d’exemple, 56% des adolescents accompagnés par Médecins Sans Frontières en 2018 dont la minorité était contestée par les départements ont finalement été reconnus mineurs par un juge des enfants en 2019, après de nombreux mois livrés à eux-mêmes.
Les personnes se déclarant mineures et isolées doivent être considérées comme des enfants en danger et protégées comme tels, sans distinction de nationalité. Pourtant, depuis des années, nombreux sont ceux qui se retrouvent privés de la protection des départements et n’ont d’autre alternative que la rue. Cet abandon a notamment été flagrant durant la trêve hivernale et la pandémie de Covid-19, où les associations et collectifs citoyens ont été les seuls soutiens de centaines de mineurs isolés étrangers.