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Soudan du Sud : une mobilisation urgente est nécessaire pour freiner la propagation d’une épidémie de choléra

Vue du centre de transit de Renk au Soudan du Sud. Janvier 2024. 
Vue du centre de transit de Renk au Soudan du Sud. Janvier 2024.  © MSF

Mise à jour le 6 décembre : Depuis que le premier cas suspect a été signalé le 5 novembre, le nombre de personnes touchées a considérablement augmenté, mettant à rude épreuve la réponse limitée qui a été apportée jusqu'à présent. Au 3 décembre, un total de 737 cas de choléra ont été signalés à Malakal. Médecins sans Frontières (MSF) a soigné 646 patients, soit plus de 87 % de tous les cas. MSF appelle à l’accélération de l’implémentation d’une campagne de vaccination, et à l’intensification immédiate des activités de prise en charge et de prévention du choléra.

Médecins Sans Frontières (MSF) a reçu et traité 45 cas de choléra à Renk, au Soudan du Sud, et appelle toutes les organisations sur place à empêcher la propagation de la maladie dans l'État du Nil supérieur et au-delà.  En réponse à l’épidémie déclarée par le ministère de la Santé le 28 octobre, MSF a installé une unité de traitement du choléra (UTC) de 20 lits à l'hôpital civil de Renk.

Deux décès ont été enregistrés dans l'UTC soutenue par MSF. La plupart des patients sont des personnes arrivant du Soudan, où une épidémie de choléra a été déclarée en août 2024. Cependant, des patients de la population locale de Renk ont également été reçus. Les sources d'eau contaminées, la défécation à l'air libre et le surpeuplement dus aux arrivées massives en provenance du Soudan représentent une menace importante tant pour les réfugiés que pour la communauté locale. 

« Compte tenu des conditions de vie inadéquates et de l'afflux continu de réfugiés et de rapatriés du Soudan vers les villes de Renk et Malakal, il est urgent d’améliorer la situation en matière d’eau, d'assainissement et d'hygiène afin d'empêcher la propagation de la maladie », explique Emanuele Montobbio, coordinateur terrain du programme d'urgence de MSF à Renk. « Au cours des dernières semaines, jusqu'à 800 personnes sont entrées en moyenne chaque jour à Renk en provenance du Soudan, fuyant la guerre dans le pays. » 

À Malakal, ville située à moins de 300 km de Renk, les équipes de MSF ont observé une forte augmentation des cas de choléra. Malakal est une destination de transit pour de nombreux rapatriés et réfugiés venant de Renk après avoir fui le Soudan. Certains d'entre eux restent à Malakal, mais beaucoup poursuivent leur voyage vers d'autres régions du pays. 

L'augmentation des cas de choléra à Malakal a conduit à la mise en place d'une unité de traitement du choléra à l'hôpital de MSF de la ville. Au 12 novembre, en moins d'une semaine, 65 patients ont été admis dans l'établissement. Parallèlement, MSF mène des actions de sensibilisation. 

Face à l'augmentation du nombre de patients, MSF a ouvert un Centre de Traitement du Choléra (CTC) à Assosa, à moins de 10 km de l'hôpital de Malakal, avec une capacité de 100 lits. Les équipes de MSF traitent des patients atteints de choléra provenant du site de protection des civils (PoC) de Malakal, qui abrite des milliers de personnes vivant dans une grande promiscuité, ce qui augmente le risque de propagation rapide. MSF exhorte les autres organisations à rapidement installer des installations de traitement au sein du site afin de prévenir des décès. 

Avec les déplacements de populations à travers l'État du Nil Supérieur et vers d'autres régions du Soudan du Sud, l'épidémie risque de se propager au-delà de Renk et Malakal. 

« La réponse actuelle dans le Nil Supérieur ne correspond pas à l'urgence de la situation. Nous appelons à des efforts collaboratifs renforcés de toutes les organisations de la région, pour éviter une crise encore plus vaste dans les plus brefs délais », déclare Emanuele Montobbio. « Une campagne de vaccination réactive immédiate est également cruciale. » 

Notes

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