Ce rapport établit que, de janvier à août, 46 décès maternels ont été enregistrés dans l'hôpital universitaire de Nyala et dans l’hôpital rural de Kas, soutenus par MSF. Le manque d’établissements de santé fonctionnels et les coûts élevés des transports font que de nombreuses femmes arrivent à l'hôpital dans un état critique : 78 % des décès maternels dans les hôpitaux de Kas et de Nyala se sont produits dans les 24 heures suivant leur admission, le plus souvent des suites d’une septicémie.
La crise au Darfour touche également les enfants. En août, 30 000 enfants de moins de deux ans ont fait l'objet d'un dépistage de malnutrition dans le Darfour du Sud. Parmi eux, 32,5 % souffraient de malnutrition aiguë, bien au-delà du seuil d'urgence de 15 % fixé par l'OMS. En outre, 8,1 % des enfants dépistés souffraient de malnutrition aiguë sévère.
Des milliers d'enfants sont au bord de la famine, d'autres meurent de maladies : de janvier à juin 2024, quarante-huit nouveau-nés sont morts de septicémie dans seulement deux centres MSF.
« C'est une crise comme je n'en ai jamais vu dans ma carrière, déclare le Dr Gillian Burkhardt, responsable des activités de santé sexuelle et reproductive de MSF, depuis Nyala, au Darfour du Sud. Les nouveau-nés, les femmes enceintes et les jeunes mères meurent dans des proportions alarmantes. Beaucoup de décès pourraient être évités, mais presque tout s'est effondré. »