« La population est la première à subir la baisse des fonds alloués, car les hôpitaux ne sont pas financés », explique Carlos Arias, coordinateur médical de MSF pour le nord-ouest de la Syrie. « Les gens qui cherchent à se faire soigner sont confrontés à des hôpitaux fermés, à un manque de médecins ou des pénuries de médicaments. S'ils parviennent à trouver un médecin, ils doivent acheter leurs médicaments dans des pharmacies privées, ce qui est inabordable. »
Au cours des derniers mois, 77 établissements de santé du nord-ouest de la Syrie ont été contraints de suspendre leurs activités en raison d'un manque de financement. Parmi eux, 17 hôpitaux, dont neuf hôpitaux pour femmes et enfants. Selon les autorités locales, 112 centres de santé risquent de fermer d'ici la fin du mois de juin. En 2024, 4,07 milliards de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires en Syrie. Seulement 6 %, soit 326 millions de dollars, ont été financés par le biais du Plan de réponse humanitaire (PRH).
Alors que la région est déjà ébranlée par les destructions causées par le tremblement de terre de février 2023 et par le conflit qui dure depuis plus de 13 ans, ces déficits de financements pourraient entraîner une grave détérioration des conditions de santé et une augmentation des épidémies en cas d’absence de campagnes de vaccination, notamment pour les groupes les plus vulnérables comme les enfants et les femmes enceintes.