« Le manque de financement de l'OMS signifie que depuis la fin du mois de mars, les patients nécessitant des soins spécialisés ou complexes ne sont plus transférés. Cette décision intervient dans un contexte de baisse globale des financements humanitaires affectant l’OMS. Cette réduction des fonds empêche la population du camp d'Al-Hol, où MSF travaille et d'autres camps dans le nord-est de la Syrie, d'accéder à des soins de santé secondaires et spécialisés. Cela laisse des vies en suspens, en majorité celles d’enfants, parfois avec des maladies traitables et évitables, et d'autres fois ayant besoin de soins spécialisés urgents, notamment de la chirurgie », explique Allen Murphy, chef de mission de MSF.
En 2023, MSF a orienté 1446 patients vers des structures externes. Cependant, au moins 22% des transferts ont été refusés, soit parce que les services nécessaires n'étaient pas disponibles, soit pour des raisons de sécurité. Aujourd'hui, à cause du manque de financements, il n'y a plus du tout de possibilités d'orientation vers un hôpital en dehors des camps, même pour les cas où le pronostic vital est engagé.
Même avant l'arrêt complet du dispositif d’orientation médicale, on estimait à 1 000 le nombre de patients classés dans la catégorie des « cas non urgents » - mais à risque d’une détérioration, voire dans certains cas de décès, en l’absence de traitement - dans les 11 camps, dont plus de 800 dans le seul camp d'Al-Hol. Ces patients ont besoin de services de santé spécialisés (endocrinologie, neurologie, ORL, chirurgie, ophtalmologie, gastro-entérologie...) indisponibles dans les camps.