L’hôpital de Latamneh, situé à quelques kilomètres de la ligne de front, dessert une population estimée à 8000 personnes. Cette structure médicale comprend une salle d’urgence, des services d’hospitalisation, de chirurgie générale et de chirurgie orthopédique.
Selon les premiers rapports de l’équipe de l’hôpital, le 25 mars aux alentours de 18h, une bombe a été larguée depuis un hélicoptère sur l’entrée de l’hôpital alors que les patients et le personnel se trouvaient à l’intérieur. Juste après l’impact, ces personnes ont présenté des symptômes concordant avec les conséquences d’une attaque chimique : difficultés respiratoires aiguës et brûlures au niveau des muqueuses.
« L’hôpital a cessé de fonctionner complètement pendant trois jours avant de pouvoir rouvrir la salle d’urgence. Le docteur Darwish, chirurgien orthopédique de l’hôpital, est décédé. Les attaques contre les hôpitaux demeurent monnaie courante en Syrie et les frappes répétées et indiscriminées affectent profondément les services de santé du pays », déplore Massimiliano Rebaudengo, le chef de mission de MSF pour le nord de la Syrie.
Alors que les parties au conflit ont entamé de nouvelles négociations de paix en janvier, des combats ont repris sur plusieurs fronts, notamment au nord de Hama où 40 000 personnes ont fui les combats. Le 22 février dernier, une autre structure de soins soutenue par MSF a été touchée par des roquettes dans le gouvernorat d’Idlib : six personnes ont péri et 33 ont été blessées. En 2016, MSF a documenté au moins 71 attaques sur 32 structures de soins gérées ou soutenues par l’organisation en Syrie.
MSF continue de mener des opérations en Syrie dans quatre structures de santé dans le nord du pays et soutient plus de 150 centres de soins dans l’ensemble du pays.