Alors que les représentants des pays les plus affectés par les formes résistantes de la tuberculose se réunissent demain, à Pékin, pour une conférence de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), MSF leur demande de s'engager à traiter plus de malades atteints de tuberculose multirésistante, et de mener les recherches nécessaires à l'amélioration des traitements actuellement disponibles.
Voir notre Dossier spécial - Tuberculose : les diagnostics manquent à la pelle
Pékin/Paris, le 31 mars 2009. Les pays les plus affectés par les formes résistantes de la tuberculose ne se mobilisent pas assez vite pour soigner les malades. Alors que leurs représentants se réunissent demain à Pékin pour une conférence de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Médecins Sans Frontières (MSF) leur demande de s'engager à traiter plus de malades atteints de tuberculose multirésistante (TB MDR ou Multi-Drug Resistant Tuberculosis), et de mener les recherches nécessaires à l'amélioration des traitements actuellement disponibles.
Selon l'OMS, le nombre de nouveaux cas de TB MDR est estimé à 500 000 chaque année. Mais moins de 30 000 personnes ont été dûment diagnostiquées et enregistrées l'an dernier et seuls 3 681 malades ont débuté un traitement en ligne avec les recommandations internationales et avec des médicaments de qualité.
« La lenteur des progrès pour offrir des soins aux malades de la TB MDR est d'autant plus frappante que les pays les plus touchés ne sont pas des pays les moins développés au monde, souligne Tido von Schoen-Angerer, directeur de la Campagne d'accès aux médicaments essentiels de MSF. Ils ont les moyens d'agir et devraient faire de la mise sous traitement des malades une priorité. »
Fournir des traitements appropriés limite la propagation de la TB MDR. MSF s'inquiète de voir que de nombreux pays, en particulier ceux à forte prévalence d'après la classification de l'OMS (Chine, Afrique du Sud, Inde...) ne prennent pas les mesures suffisantes pour fournir des traitements aux patients. Ce manque de traitements appropriés contribue aussi à la propagation de la TB MDR.
La Chine, par exemple, compte pour le quart des cas de tuberculose multi-résistante dans le monde. Sollicitée par le Programme national chinois contre la tuberculose, MSF n'a finalement pas obtenu les autorisations nécessaires pour soigner des malades de la TB MDR en Mongolie Intérieure, malgré deux années de négociations avec les autorités nationales, provinciales et régionales.
« Les pays à forte prévalence disposent des compétences et d'une partie des ressources nécessaires pour mener des recherches visant à améliorer le traitement de la TB MDR, explique le Dr von Schoen-Angerer. La réunion de Pékin est une opportunité pour ces pays de prendre la tête de la réponse à cette pandémie, en se fixant des objectifs pour mettre plus de patients sous traitement, en autorisant l'importation de médicaments de qualité, et en conjuguant les efforts de recherche pour améliorer le traitement existant. »
Investir dans la recherche demeure indispensable. La prise en charge de la TB MDR est complexe et longue. Les médicaments utilisés produisent de graves effets secondaires et leur efficacité n'est pas optimale. Il est donc urgent d'accélérer le développement de nouveaux médicaments et de tests diagnostiques plus efficaces, et de mener des études pour améliorer le traitement de la TB MDR.
En 2007, MSF a soigné 574 malades de la TB MDR dans 12 projets, dont l'Afrique du Sud, l'Inde, l'Ouzbékistan, la Géorgie et l'Arménie.
Pour plus d'informations, veuillez contacter Julie Damond au 01 40 21 27 94