Depuis 3 ans, le Niger connaît des difficultés en termes de récolte, principalement dues à des
périodes de sécheresse. Cette année, le déficit alimentaire, supérieur
aux années précédentes, ainsi qu'une épidémie de rougeole ont entraîné
une dégradation du statut nutritionnel de nombreux enfants dans
certaines régions.
Les équipes de Médecins Sans Frontières interviennent en urgence dans le département de Maradi, au sud du Niger, en collaboration avec le Ministère de la Santé, afin de réduire la mortalité liée à la malnutrition sévère.
A
Dakoro, MSF a ouvert un centre nutritionnel thérapeutique en
collaboration avec le centre de santé et apporte son soutien au centre
nutritionnel intensif existant à l'hôpital régional de Maradi. 82
enfants ont déjà été admis en quelques jours.
Selon les estimations,
cette intervention concernera 2500 enfants de moins de 5 ans, souffrant
de malnutrition sévère ainsi que les enfants malades souffrant de
malnutrition modérée, pendant 3 mois.
Dans la région de Maradi,
des évaluations rapides -périmètre brachial- du statut nutritionnel des
enfants de moins de cinq ans, ont pu être réalisées entre mai et
juillet 2001, au cours d'une campagne de vaccination conduite par
Médecins Sans Frontières en coopération avec le Ministère de la Santé.
Ces
évaluations montrent une dégradation du statut nutritionnel des enfants
dans les régions qui ont été particulièrement touchées par l'épidémie
de rougeole.
Les enfants qui ont développé cette maladie restent
fragiles pendant plus d'un an. Cette situation est particulièrement
préoccupante pendant la période de « soudure », période habituellement
difficile entre le moment des cultures et la récolte à venir.
Dans
la région de Maradi, le dépistage de la malnutrition a été réalisé sur
plus de 89 000 enfants. C'est dans le district de Dakoro que les
résultats se sont révélés les plus alarmants, avec 5,7% de malnutrition
sévère et 16,4% de malnutrition modérée. Ce district avait été le plus
affecté par l'épidémie de rougeole. Le centre nutritionnel intensif de
l'hôpital régional de Maradi, a également enregistré une forte
augmentation des admissions et de la mortalité: 163 admissions au
premier trimestre contre 306 au second trimestre dont 10% de décès.