« La situation est extrêmement chaotique. La ville était en proie aux combats toute la journée d’hier. Ce matin, la situation semble à l’accalmie, mais on s’attend à tout moment à une reprise des hostilités », raconte Caroline Seguin, responsable des programmes MSF au Yémen, et actuellement à Aden.
51 blessés ont été pris en charge à l’hôpital de MSF, dont dix sont morts à leur arrivée. 80 personnes sont actuellement hospitalisées dans l'hôpital. Un bombardement aérien de la coalition internationale a visé un quartier à proximité de l’hôpital hier en début de soirée. « Il est difficile à l’heure actuelle de savoir quels groupes contrôlent quels quartiers d’Aden. La zone de l'aéroport est fermée, et le risque de se retrouver piégés par les combats est réel », alerte Caroline Seguin.
« Nos équipes se tiennent prêtes à recevoir d’autres afflux de blessés. Nous avons rappelé notre présence et la localisation de l'hôpital aux différents groupes armés, et également la coalition », explique la responsable de programmes. Depuis le début de la guerre en mars 2015, les structures MSF ont été touchées par des bombardements à six reprises, dont 5 fois par des frappes aériennes de la coalition.
A Aden, les combats opposent notamment les forces loyales au Président Hadi aux troupes du mouvement séparatiste du sud, le conseil de transition du sud (STC). Alliés dans leur lutte contre Ansar Allah, elles s’affrontent depuis plusieurs semaines pour le contrôle des gouvernorats du sud.
De violents affrontements ont également éclaté dans les gouvernorats d’Abyan et Shabwah, où Médecins Sans Frontières soutient le système de santé, avec des donations de médicaments et d'équipements.
Entre le 9 et le 12 août, Aden s'était déjà transformée en champ de bataille. Les équipes MSF avaient alors reçu un afflux continu et massif de blessés dans l'hôpital et pris en charge 119 personnes en moins de 24 heures. Il s’agit du troisième afflux massif de blessés en trois semaines.