Le 6 novembre, la coalition menée par l’Arabie saoudite a décrété la fermeture de toutes les frontières avec le Yémen, des ports et des aéroports, tout en annonçant qu’elle considérerait « l’entrée et la sortie du personnel humanitaire ». Pour l’instant, cette promesse n’a pas été tenue.
« Au cours des trois derniers jours, la coalition menée par l’Arabie saoudite n’a pas autorisé MSF à faire atterrir à Sana’a et Aden son avion en provenance de Djibouti malgré nos demandes répétées, explique Justin Armstrong, chef de mission de MSF au Yémen. L’accès au Yémen pour les vols humanitaires est essentiel afin d’apporter une assistance médicale à une population déjà éprouvée par plus de deux ans de conflit ».
L’accès aux soins est déjà extrêmement limité. Des centaines de structures médicales ont été fermées, endommagées ou détruites au cours du conflit. Des millions de Yéménites ont été déplacés et n’ont pas accès aux produits de première nécessité, à une alimentation adéquate et à l’eau potable.
« L’impact de ce blocus sur la population est déjà évident, et va mettre en danger des centaines de milliers de vies. Le prix du carburant a déjà explosé dans les villes, et les réserves de gasoil et gaz de cuisine sont en train d’être épuisées, poursuit Justin Armstrong. La situation économique, déjà désastreuse, va sûrement empirer, mettant en péril la population ».
MSF travaille actuellement dans 13 hôpitaux et structures de santé au Yémen, et fournit une assistance à 18 autres hôpitaux et centres de santé dans 11 gouvernorats du pays (Taez, Aden, Al-Dhale, Saada, Amran, Hajjah, Ibb, Sana’a, Hodeïda, Abyan et Lahj). Près de 1 600 médecins sans frontières, dont 82 volontaires internationaux, travaillent actuellement dans le pays, ce qui représente un déploiement parmi les plus conséquents au monde pour MSF.