Pourquoi Médecins Sans Frontières intervient ?
En 2017, lors de ces interventions sanitaires d’urgence auprès des exilés des campements parisiens, MSF identifie une catégorie de personnes particulièrement vulnérable et livrée à elle-même: les mineurs non-accompagnés.
Ces jeunes devraient en effet bénéficier d’une prise en charge au titre de la protection de l’enfance, c’est à dire d’un hébergement adapté à leur vulnérabilité ainsi que d’un accompagnement éducatif, sanitaire et social. Toutefois, dans les faits, de trop nombreux jeunes se retrouvent sans ressources ni protection, à l’issue des premiers entretiens menés par les départements dans le but de déterminer leur minorité, qui est une condition nécessaire à leur prise en charge à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Or, ces évaluations sont conduites de façon très hétérogène sur le territoire, souvent de manière expéditive, sans interprète et ne tiennent pas compte d’éventuels documents d’identité etc. En conséquence, elles comportent une grande marge d’erreur.
A l’issue de cet entretien, les jeunes dont la minorité a été contestée par le département peuvent faire appel de cette décision devant un juge des enfants. S’ils engagent cette procédure, ils ne peuvent toutefois bénéficier, pendant la période – qui peut durer plus d’un an - ni de la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance, ni des dispositifs prévus pour les adultes. Ils ne peuvent alors compter que sur les associations.
L’ensemble des actions de soutien aux mineurs non-accompagnés de Médecins Sans Frontières alimente un travail de plaidoyer auprès des décideurs politiques qui vise à faire reconnaître une présomption de minorité et à améliorer les conditions d’accueil et de protection de ces jeunes. Un premier rapport, intitulé “Les mineurs non accompagnés, symbole d’une politique maltraitante” a été publié en septembre 2019.