L'attaque s’est déroulée alors que l'hôpital recevait des personnes blessées dans un bombardement survenu environ une heure plus tôt et qui avait frappé le marché principal de Saraqeb, tuant 11 personnes. L’attaque perpétrée contre l'hôpital a, quant à elle, causé la mort d’au moins cinq personnes, dont un enfant, et blessé au moins six personnes, dont trois membres du personnel médical.
C’est le deuxième incident visant cette structure en moins de dix jours. Le 21 janvier, une frappe avait touché le terrain inoccupé devant l'hôpital. L'explosion avait alors soufflé les fenêtres du bâtiment et endommagé les générateurs électriques, contraignant l'hôpital à fermer pendant trois jours.
L'hôpital d'Owdai est désormais fermé pour une durée indéterminée et l'attaque survient à un moment où les besoins médicaux dans la région devraient augmenter en raison du déplacement massif de Syriens fuyant les violences récentes dans les campagnes orientales d'Idlib et dans le nord-est de Hama. Des dizaines de milliers de familles ont fui vers le nord en direction de la frontière turque, des districts au nord d'Idlib et de la campagne à l’ouest d'Alep. Ils vivent dans des tentes surpeuplées ou des abris de fortune dans un climat hivernal glacial.
« La population de cette région est en proie à de nouvelles difficultés et les besoins médicaux vont probablement augmenter. La perte de l'hôpital d'Owdai aura un impact significatif sur les personnes déjà en détresse », selon Luis Montiel, chef de mission MSF dans le nord de la Syrie.
L'hôpital de 18 lits d'Owdai est le seul établissement public du district de Saraqeb dans la campagne d'Idlib Est, desservant une population de 50 000 habitants. Avant l'attaque, l'hôpital disposait d'une salle d'urgence et d'un service de consultation ambulatoire, et proposait des activités de chirurgie générale et de chirurgie traumatologique. L'hôpital effectuait en moyenne 3 800 consultations par mois.
« Bien qu'elles soient clairement interdites par le droit international humanitaire, les attaques contre les installations médicales restent régulières en Syrie et les personnels de santé sont sévèrement affectés par ces attaques », déclare M. Montiel.
En 2016, 32 structures médicales soutenues par MSF ont été bombardées ou pilonnées à 71 reprises. En 2015, nous avons enregistré 94 attaques contre 63 hôpitaux et cliniques soutenus par MSF en Syrie.