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Gaza : un rapport de MSF dénonce la campagne
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Vacciner contre la rougeole en cas d'épidémie est efficace mais peu pratiqué car toujours pas recommandé par l'OMS.

L'absence de recommandation ouvrant la possibilité de vacciner massivement en cas d'épidémie de rougeole ralentit les progrès contre cette cause de mortalité majeure en Afrique. A l'occasion de la 55ème réunion annuelle de la Société Américaine de Médecine Tropicale et d'Hygiène (ASTMH), à Atlanta, Médecins Sans Frontières appelle de nouveau l'OMS à revoir sa politique sur le sujet. La vaccination pendant une épidémie permet de réduire le nombre de victimes de la rougeole.

Médecins Sans Frontières et le centre d'études épidémiologiques Epicentre ont documenté l'impact de campagnes de vaccination rapides sur la mortalité liée à des épidémies de rougeole en Afrique. Les recherches d'Epicentre ont porté sur quatre interventions de Médecins Sans Frontières dans des contextes d'épidémie de rougeole en milieu ouvert entre 2002 et 2005 : Niger, Tchad, Nigéria et République Démocratique du Congo (RDC). Les résultats aujourd'hui publiés amènent à conclure qu'une intervention rapide permet de réduire de manière significative le nombre de personnes atteintes. Les enquêtes rétrospectives ont également indiqué que les épidémies de rougeole ont une durée plus longue que ce qui était estimé, ce qui laisse le temps de mener des campagnes de vaccination d'urgence. Une épidémie à Kinshasa, en RDC, a duré plus de 40 semaines entre 2002 et 2003.

« Nous savons que nous avons le temps d'intervenir durant une épidémie de rougeole et le vaccin est efficace quelques jours seulement après l'injection », explique Rebecca Grais, épidémiologiste à Epicentre. « Malheureusement, l'absence de recommandation de l'OMS pour promouvoir la vaccination en cas d'épidémie est un lourd handicap pour une intervention d'urgence efficace. »

Alors que depuis deux ans s'accumulent les preuves de l'efficacité d'une vaccination de masse en milieu ouvert urbain au début d'une épidémie, l'OMS n'a toujours pas modifié ses recommandations. Au printemps dernier, après plusieurs mois de discussions avec des experts dont ceux de MSF et Epicentre, l'organisation semblait se décider à avancer enfin sur la question mais, à ce jour, cela ne s'est toujours pas concrétisé. Les conséquences sur le terrain sont tangibles : nombre de pays confrontés à une épidémie de rougeole n'acceptent d'intervention que sur le traitement des malades et refusent la vaccination de la population à risque. MSF n'a pas été autorisé à vacciner au Nigeria, en 2005. Et il a fallu attendre plusieurs semaines avant de lancer une campagne de vaccination au Tchad en 2005.

« Bien que la mortalité liée à la rougeole soit en nette diminution suite aux progrès de la vaccination routinière, le bilan de cette maladie est toujours intolérablement élevé », déclare le docteur Philippe Guérin, d'Epicentre. « Les avancées ne doivent pas masquer l'ampleur des efforts qui restent à accomplir en cas d'épidémie. Nous parlons d'un vaccin qui coûte 23 centimes d'euro la dose. »

La rougeole reste une cause majeure de décès en Afrique et le cycle des épidémies se poursuit. Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables, les complications fréquentes et la létalité très élevée. Le risque de mortalité reste important pendant douze mois après la maladie.

Notes

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