« Les organisations humanitaires avertissent depuis des mois que l'insuffisance de l'aide risque d'aggraver une situation déjà désastreuse à Gaza. Nous avons atteint un point de bascule. Un flux d'aide massif est crucial pour pouvoir répondre aux besoins de la population ; un cessez-le-feu immédiat et durable est vital à Gaza. »
À Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, l'hôpital de campagne mis en place par MSF manque d'antibiotiques et d'analgésiques pour les enfants. Ces pénuries empêchent le traitement d’infections, notamment respiratoires, et la prise en charge adaptée de la douleur chez les plus jeunes patients. Les médicaments contre l'hypertension font également défaut, laissant de nombreux patients sans traitement et exposés à des complications aiguës, notamment des accidents vasculaires cérébraux.
À l'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, les équipes de MSF ne peuvent pas installer de laboratoire de bactériologie, essentiel pour le diagnostic et l'administration d’antibiotiques adéquats. La chaîne du froid, nécessaire à son bon fonctionnement, est constamment rompu par les multiples vérifications de l’armée israélienne aux points de passage entre Israël et Gaza.
« Nos patients développent des infections graves de plus en plus souvent », continue Caroline Seguin. Dans les unités de traitement des brûlés que nous soutenons à l'hôpital Nasser, à Khan Younès, les produits de base pour le traitement des plaies, comme les compresses de gaze stérile, viennent à manquer : les changements de pansements sont moins fréquents, ce qui augmente le risque d'infections pour des patients qui ont désespérément besoin de soins adaptés. »
« Chaque médicament, chaque fourniture médicale, chaque kit d'hygiène, chaque bâche en plastique retardés ou refusés par Israël a des conséquences sur des vies humaines », conclut la coordinatrice d’urgence.