Une réponse humanitaire sous-financée
Le retour des exilés rohingyas au Myanmar reste pour l’instant à l’état de rêve : il faudrait des garanties de droits, de terres, de citoyenneté, de paix. La vie dans les camps, entourés de clôtures et de barbelés depuis l’épidémie de COVID-19, ressemble à un jour sans fin. Les Rohingyas n’ont ni le droit d’y travailler ni d’en sortir. L’accès aux biens de première nécessité, à la nourriture, à l’eau, aux soins de santé de ces personnes apatrides dépend de l’aide humanitaire internationale. Pourtant, celle-ci est de moins en moins financée par les donateurs internationaux. Depuis deux ans, les fonds de l’appel des Nations Unies, qui coordonnent la réponse humanitaire dans les camps, s’amenuisent : 70% en 2021, 60% en 2022, 30% jusqu’ici en 2023. Au printemps 2023, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a opéré des coupes budgétaires drastiques dont les conséquences sur la santé des réfugiés, sans soutien supplémentaire dans les prochains mois, s’annoncent dramatiques. En mars, les rations alimentaires sont passées de l’équivalent de 12 dollars mensuels par personne à 10, puis, en juin, à seulement 8.
Les équipes de MSF sont témoins des difficultés que traversent les centres de santé gérés par différentes organisations dépendant de ces financements en termes de ressources humaines, d’approvisionnement en médicaments et de suivi des patients. La maintenance régulière des infrastructures d’eau et assainissement est également un défi rendant les conditions d’hygiène et l’accès à l’eau potable difficiles dans plusieurs camps.