De plus, à deux reprises, en mars et en août de cette année, des violences sexuelles ont été commises à l'encontre d'une employée de MSF et d'accompagnants de patients. « Nous sommes scandalisés par ces violences commises à l'encontre des patients, de notre personnel et des chauffeurs qui effectuent les transferts. Ils se déplacent en étant clairement identifiés comme appartenant à une organisation humanitaire, explique Gisa Kohler, responsable des opérations MSF pour la République centrafricaine. Nos équipes sont régulièrement braquées sous la menace d'une arme, et les réponses évasives fournies par les groupes armés locaux, qui attribuent toujours les actions à des éléments incontrôlés pour se dégager de toute responsabilité, sont inacceptables. » Les incidents subis par MSF près de Batangafo impliquent en effet plusieurs groupes armés.
« Même si le conflit en République centrafricaine ne fait pas la “une” de l’actualité internationale, la violence contre les civils s’y déroule en permanence. Ils sont les premiers à en subir les conséquences, continue Gisa Kholer. Les attaques répétées qui affectent MSF et nos patients mettent en péril la poursuite de nos activités médicales dans la périphérie de Batangafo. Si nous étions contraints de partir, cela réduirait considérablement l'accès aux soins pour les habitants. »
Suite à ces incidents, MSF a décidé de suspendre tous les mouvements de supervision dans la périphérie de Batangafo et a suspendu le transfert des patients sur l'axe de Ouogo, où s'est produit l'un des derniers incidents majeurs.
« Nous sommes déterminés à rester, mais nous ne pouvons pas le faire à n'importe quel prix, en mettant nos patients et notre personnel en danger, poursuit Gisa Kohler. Nous appelons tous les acteurs armés à respecter et à protéger le personnel de santé, les travailleurs humanitaires, les patients et les personnes qui s'occupent d'eux. »