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Congo-Brazzaville : "l’eau, l’hygiène et les soins dans les camps sont aujourd’hui notre priorité"

aide aux déplacés par la catastrophe de Brazzaville
aide aux déplacés par la catastrophe de Brazzaville © MSF

200 morts, plus de 800 personnes encore hospitalisées et plus de 15 000 personnes sans abris vivant dans des camps, tel est le bilan 12 jours après la catastrophe de Brazzaville, au Congo. Après un soutien aux hôpitaux pour la prise en charge des blessés, MSF vient désormais en aide à plus 2 000 personnes dans trois sites de déplacés de la ville.  L’accès à l’eau potable, l’approvisionnement en eau, l’hygiène et l’accès aux soins sont désormais la priorité. Le point avec Yann Diplo, chef de mission.

Combien compte-on aujourd’hui de sans-abris à Brazzaville ?   

Selon les sources officielles, il y aurait 15 000 à 16 000 personnes sans-abris hébergées dans six sites d’accueil dans la ville. Il faut néanmoins distinguer les personnes qui vivent dans des camps de la totalité des personnes sinistrées par les explosions, dont il est difficile d’estimer aujourd’hui le nombre puisqu’elles se sont réfugiées dans leur famille ou chez des amis. Il y a aujourd’hui environ 6 à 8 sites dans la ville, qui comptent quelques centaines à plusieurs milliers de personnes. Mais le nombre de sites fluctue, certains sites ferment tandis que de nouveaux s’ouvrent.

Les besoins sont-ils bien couverts dans ces camps de déplacés ? 

Les agences des Nations Unies et les ONG comme la nôtre sont toutes mobilisées pour faire face à cette urgence et cela demande de la coordination. Pour l’heure, le gouvernement reste mobilisé pour apporter son appui et essayer de coordonner les actions. Les  déplacés ont rapidement reçu des vivres ainsi que des articles de première nécessité comme des couvertures, des nattes, des savons, des ustensiles de cuisine… Des tentes ont été distribuées, mais près d’un tiers des sinistrés restent encore sans abris. Nous avons fait l’évaluation de tous les sites et aujourd’hui nous avons identifié des besoins logistiques et médicaux dans plusieurs d’entre eux. L’accès à l’eau potable, l’approvisionnement en eau, l’hygiène et l’accès aux soins est désormais notre priorité.

En quoi consiste cette aide ?

Nous nous devons d’offrir des soins de proximité aux personnes sinistrées dans les camps. Cela passe par des consultations dans des centres de santé, le renouvellement de pansements chez  les personnes ayant été blessées et le transfert des patients malades vers les hôpitaux. Nous apporterons aussi un soutien psychologique à ceux qui en ont le plus besoin. L’important aussi est de suivre de près l’apparition de maladies dans le camp et de les éviter. Le caractère endémique du choléra dans la ville est une vraie crainte. Sans être alarmiste, nous devons mettre tout en œuvre pour que cela n’arrive pas. C’est pourquoi la priorité absolue est l’accès à l’eau potable, en posant des réservoirs et des rampes à eau et en traitant cette eau. Et parallèlement, il nous faut travailler aux respects des règles d’hygiène dans ces camps et à l’évacuation des déchets de tous ordres.

Combien de temps prévoyez-vous de rester ?

Nous réévaluerons certainement notre intervention d’ici trois semaines. Cela dépendra de plusieurs facteurs dont, par exemple, l’augmentation ou la diminution des besoins médicaux liés à l’explosion, le suivi des blessés, le besoin de soutien psychologique mais également l’évolution du nombre de personnes dans les camps.

MSF intervient-elle encore auprès des blessés dans les hôpitaux de Brazzaville ?

MSF est intervenue dès les premiers jours au CHU de Brazzaville pour aider à gérer l’afflux de blessés, donner un coup de main pour le  triage, l’organisation, la logistique, le montage de tentes à l’entrée des urgences. Nous avons fait une donation de kits pour la prise en charge de blessés (une centaine) et la chirurgie (pour cinquante opérations).

Plus de 800 personnes sont encore hospitalisées dans les hôpitaux de la ville. Certaines sont encore en attente de chirurgie. Mais, les hôpitaux ont reçu des renforts internationaux tant au niveau des ressources humaines que de matériel. Pour nous, actuellement, il n’y a pas de pertinence à continuer à soutenir les hôpitaux hormis des donations ponctuelles. En revanche, nous réévaluerons les besoins en soins post-opératoires, notamment la prise en charge des soins de kinésithérapie, indispensables à un bon rétablissement des blessés.

Notes

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